Plaidoyer de l’OLPA pour la décrispation dans le secteur médiatique congolais
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Dans une lettre adressée à Vital Kamerhe, directeur de cabinet du Chef de l’État, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) demande son implication personnelle pour la remise en liberté de Franck Elameji Watshilobo, journaliste en détention à la prison centrale de Kindu (Maniema) et la réhabilitation de Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema, respectivement journaliste, cameraman et monteur à la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC/Kinshasa) révoqués par les dirigeants actuels de la chaîne publique de télévision.
Cette lettre a été également adressée au Président du Conseil National de suivi de l’Accord (CNSA), au Président du Bureau du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) et au président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme.
En effet, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) qui est une organisation non gouvernementale de défense et de promotion de la liberté d’information basée à Kinshasa salue la décision prise en date du 24 janvier 2019, ordonnant la réouverture immédiate et inconditionnelle des émissions de Nyota télévision, Radio Télévision Lubumbashi Jua et Radio la Voie du Katanga, toutes émettant à Lubumbashi (Haut-Katanga), après plus de trois ans de fermeture illégale.
C’est ainsi que l’organisation sollicite l’implication personnelle de Vital Kamerhe pour une décrispation effective et complète dans le secteur des médias. « OLPA reste persuadé que vous ne ménagerez aucun effort pour demander aux dirigeants actuels de réhabiliter sans condition Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema, respectivement journaliste, cameraman et monteur à la station publique de Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC/Kinshasa) », a écrit Me Kabongo Mbuyi, Secrétaire Exécutif de cette association.
Selon OLPA, Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema ont été révoqués, le 22 août 2018, dans la plus grande irrégularité par Ernest Kabila, directeur général de la RTNC, pour avoir effectué un reportage, du reste non diffusé par le média public, sur une manifestation organisée par M. Elie Kapend, responsable du parti politique dénommé Front de libération nationale du Congo (FLNC) qui avait donné un ultimatum de cinq jours à Joseph Kabila, président honoraire de la RDC, pour quitter le pouvoir, annonçant le début d’une transition politique dirigée par lui-même avant la tenue des élections du 30 décembre 2018.
Cette déclaration avait occasionné son arrestation et sa détention au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK). Il a recouvré sa liberté le 8 mars 2019 à la suite de la grâce présidentielle. Mais depuis lors, les journalistes Lelo Nzuzi, Syande Emaka et Benjamin Okakesema ont été contraints au chômage alors qu’Elie Kapend a bénéficié des mesures de décrispation, regrette OLPA. « Il est donc logique que ces journalistes soient réhabilités dans leurs fonctions », tance l’organisation.
Un journaliste condamné en appel à cinq ans d’emprisonnement
OLPA attire également l’attention de Vital Kamrehe sur la détention à la prison centrale de Kindu (Maniema) de Franck Elameji Watshilobo, ancien journaliste à Radio Télévision Kindu Maniema (RTKM), station privée émettant à Kindu (Maniema). Il a été condamné en appel à cinq ans d’emprisonnement par le Tribunal de grande instance de Kindu, le 19 octobre 2018, en violation de la loi, alors qu’au premier degré, le tribunal l’avait condamné à 6 mois d’emprisonnement pour imputations dommageables à l’endroit de M. Ngongo Luwowo, ex-sénateur et propriétaire de RTKM.
Le seul tort du journaliste est d’avoir tenu un point de presse en décembre 2017 à Kindu, démentant les allégations d’attaques contre RTKM et la disparition du journaliste Mila Dipenge de RTKM, signale l’association. Pour OLPA , Franck Elameji Watshilobo peut être considéré comme un prisonnier d’opinions et d’office bénéficiaire des mesures de décrispation politique prises par le Chef de l’État.
OLPA exhorte Vital Kamerhe à s’impliquer personnellement pour la réhabilitation des journalistes de la RTNC/Kinshasa et la remise en liberté de Franck Elameji Watshilobo.
Par GKM