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Dans une déclaration faite à Bruxelles : Denis Mukwege exhorte le président F. Tshisekedi à user pleinement de ses prérogatives

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Dans une déclaration faite à Bruxelles : Denis Mukwege exhorte le président F. Tshisekedi à user pleinement de ses prérogatives

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Se confiant à l’agence Belga, ce gynécologue congolais invite le chef de l’État à exercer « toutes les prérogatives » qui sont lui sont constitutionnellement reconnues plutôt que de « prêter allégeance » au camp de l’ex-président

Le Dr Denis Mukwege, gynécologue congolais et Co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2018, a appelé lundi à Bruxelles le président Félix Tshisekedi à exercer « toutes les prérogatives » qui sont constitutionnellement celles du chef de l’État plutôt que de « prêter allégeance » au camp de l’ex-président Joseph Kabila.

C’était à l’occasion de la sortie d’un livre intituler « Réparer les femmes » écrit par le célèbre médecin congolais avec son confrère et ami, le professeur belge de chirurgie à l’Université libre de Bruxelles (ULB), Guy-Bernard Cadière.
« J’attends de voir ce qui va se passer », a-t-il affirmé à l’agence Belga.

« On a l’impression que c’est le statuquo depuis les élections générales du 30 décembre dernier en République démocratique du Congo », constate le Dr Mukwege.  Les pro-Tshisekedi et les pro-Kabila ont signé début mars un accord en vue de la formation d’une « coalition gouvernementale » qui sera dirigée par le Front commun pour le Congo (FCC), dont l’autorité morale » est Joseph Kabila. Constitutionnellement, c’est au président qu’il revient de désigner le Premier ministre, ce qu’il n’a pas encore été  fait, laissant l’ancien gouvernement expédier les affaires courantes jusqu’à la formation d’une nouvelle équipe.

Ils se sont exprimés à travers un livre

Denis Mukwege et le professeur belge de chirurgie Guy-Bernard Cadière ont, dans un livre qu’ils ont publié à Bruxelles,  décrit « l’aventure merveilleuse » qui a uni le destin des deux médecins, l’un né le 1er mars 1955 à Bukavu et qui a étudié la médecine au Burundi avant de se spécialiser en France, et l’autre qui vu le jour en 1956 à Bruxelles, avant de devenir l’un des pionniers de la chirurgie minimale invasive par voie laparoscopique.

Selon le Dr Mukwege, le phénomène des violences sexuelles en RDC, « loin de s’estomper », gagne les provinces voisines des deux Kivu. « La tendance est plutôt vers une extension aussi bien vers l’ouest (et celle du Maniema) que le nord (l’ex-province Orientale) ainsi que vers celle du Tanganyika, le long du lac éponyme, a-t-il dit en plaidant pour la fin de l’impunité pour les auteurs de « ces actes ignobles ».

Honoré par le Centre Culturel Ndaro

Le Centre Culturel Ndaro a décidé le samedi 16 mars 2019 d’honorer le Dr Denis Mukwege en lui rendant hommage.
Le Centre Culturel Ndaro est une association de conservation, de mise en lumière et de valorisation de la culture Bashi, ethnie d’origine du Dr Mukwege.  Pour le Président de ce centre culturel, Shakulwe Konda, le Dr Denis Mukwege incarne véritablement les valeurs de la culture Shi.

Lors de son speech, depuis le haut podium de la salle Monseigneur Kaningu où se tenait la cérémonie, le patriarche Konda n’a pas manqué d’appeler la population du Sud-Kivu à s’approprier le Prix Nobel de la Paix dans le développement de la Province du Sud-Kivu.

Médecin Directeur de l’hôpital de Panzi à Bukavu et également professeur à l’Université Évangélique en Afrique, le Dr Mukwege focalise son travail sur la santé physique, psychologique, mais également sur le bien-être de la société.
« Le Prix Nobel de la Paix est une récompense pour le travail incroyable que fait le Dr Mukwege. Il fait le bien et récolte le bien », a insisté Shakulwe Konda, rappelant que le nom « Mukwege » signifie « un fer dur qui ne se coupe que par le feu ».
Konda a également rendu hommage à tous ceux qui se sont investis pour le développement du Bushi.
Dans ses propos, le conservateur de la culture Shi a loué le brillant message patriotique et héroïque du Docteur Mukwege lors de la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix en décembre dernier à Oslo. Il a appelé tous les Congolais à s’unir derrière ce message d’espoir pour la reconstruction de  la paix, et d’un Etat de droit en RDC.

Lors de ce fameux discours du 10 décembre dernier, le Dr  Denis Mukwege avait décrié les différents crimes et actes de génocide qui se commettent au Congo depuis plus de 20 ans, et ceci face à un étonnant silence de la communauté internationale. Il a également fustigé la mise aux oubliettes du rapport Mapping  des Nations Unies  qui retrace les différents crimes qui ont été  commis en RDC.

Sans justice, pas de paix durable en RDC

Le Docteur Denis Mukwege a pris la parole après les interventions de plusieurs médecins, des membres de l’association Caucus des femmes congolaises du Sud Kivu et du Mwami Kalenga. Devant des notables du Sud-Kivu, il a tenu à fustiger certains comportements qui handicapent le développement de la province, entre autre  » l’irresponsabilité des autorités qui ont pris la médiocrité comme mode de vie « .

Il s’agit de mettre l’accent sur le régime de l’impunité qui caractérise la société congolaise aujourd’hui ».  Denis Mukwege a déploré les récentes pratiques de mutilation d’enfants à Katana et en appelle à la solidarité de tous afin que ce mal soit vaincu et que les auteurs soient déférés devant les instances judiciaires.

« Il est temps de demander que tous ceux qui ont tué, violé, organisé et entretenu des milices criminelles soient déférés devant la justice. Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », a martelé Denis Mukwege. Il a ensuite insisté sur la lutte que le peuple doit mener contre la corruption: « Comment pouvons-nous attirer les investisseurs si nous sommes plongés dans la corruption? » a-t-il demandé à l’assemblée.

Par GKM

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