Pour prévenir la recrudescence de la violence en RD Congo : La restructuration de la CENI et la révision de la loi électorale réclamées
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L’ONGDH « LICOPADEL » (Ligue congolaise pour la paix, les droits de l’homme et les élections) a recommandé aux instances compétentes de l’État congolais de prendre des mesures visant la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la plus grande transparence, de façon à permettre aux nouveaux animateurs des institutions publiques d’appliquer scrupuleusement les lois existantes.
Elle a aussi recommandé la révision de la loi électorale en vue de ramener toutes les élections au suffrage direct ; la réforme du fonctionnement de l’appareil judiciaire et son financement conséquent, afin de permettre aux magistrats compétents d’investiguer et réprimer toute dénonciation de corruption liée aux élections ; la mise sur pied des mécanismes conformes à l’article 5 de la Constitution, portant sur le contrôle rigoureux de l’effectivité, la fonctionnalité et la contribution des partis politiques à l’éducation de la population ; l’organisation d’un dialogue national pour faire sortir le pays de la crise politique actuelle.
La LICOPADEL a fait cette déclaration à travers son secrétaire exécutif en charge des Droits de l’homme, Philippe Mangala Songa. Elle réagissait ainsi aux décisions prises par le Président de la République à l’issue de la réunion interinstitutionnelle tenue lundi 18 mars, en rapport avec la perturbation de la situation sécuritaire causée par les militants d’un parti politique lors des protestations contre les résultats de l’élection des sénateurs.
Condamnant l’usage de la violence politique, la LICOPADEL a émis le vœu de voir les présumés auteurs de ces actes déférés urgemment devant la justice et les victimes indemnisées. L’ong a noté que la manipulation du vote des sénateurs a été dénoncée par plusieurs personnalités, officiellement ou à titre privé, citant, par exemple, la lettre signée le 15 mars par sept candidats sénateurs du Kasaï Central, dont le professeur Evariste Mabi Mulumba.
« Les signataires de cette correspondance réclamaient l’annulation du vote, à cause de la corruption », a indiqué la LICOPADEL, rappelant également les inquiétudes exprimées, le 9 mars, à la CENI par le procureur général près la Cour de cassation, Flory Kabange Numbi, auxquelles s’ajoutent celles du professeur Emmanuel-Janvier Luzolo Bambi Lessa, conseiller spécial en matière de lutte contre la corruption.
Par Marcel Tshishiku