A l’initiative de l’INERA et de l’IFA : La riposte contre les maladies virales du manioc en RDC au centre du débat à Kinshasa
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La République Démocratique du Congo est classée 2ème pays producteur de manioc en Afrique et 5ème au monde. Cette culture, qui constitue à la fois la principale culture et denrée de base la plus répandue, ainsi que la source de revenus pour environ 70% de la population, sur l’ensemble du territoire national, est depuis quelques temps affectée par plusieurs maladies, souvent d’origine bactérienne, virologique et cryptogamique. Cela entraine également des pertes considérables de rendement.
Soucieux de contribuer à l’amélioration de cette culture de manioc en RD Congo, l’Institut National d’Etude et de Recherches Agronomiques(INERA) et l’Institut Facultaire des Sciences Agronomiques (IFA /Yangambi), ont organisé pendant deux jours à l’Hôtel Béatrice à Kinshasa, un atelier sur l’élaboration du plan de riposte contre les maladies virales du manioc en RDC.
L’organisation de cet atelier financé par la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), ainsi que le Département de l’Aide Internationale pour le Développement du Royaume Uni (DFID), s’inscrit dans le cadre du projet West African Virus Epidemiology (WAVE), étude des pandémies virales du manioc en Afrique du Centre et de l’Ouest.
Détermination des axes prioritaires d’intervention
Selon le Directeur du cabinet du ministre de l’Agriculture, le souci majeur des organisateurs, en convoquant ces assises, était de réunir toutes les parties prenantes de la filière manioc autour d’une même table et de déterminer ensemble les axes prioritaires d’intervention devant contribuer à la mise en œuvre d’une stratégie de lutte ou de riposte contre les maladies virales du manioc en RD Congo.
L’objectif principal de ces assises était d’aider et d’accompagner les différents participants à appréhender et identifier des axes prioritaires sur lesquelles devraient être bâtis les mécanismes de riposte, afin de prévenir l’avancée de la striure brune vers l’ouest de l’Afrique et de la nouvelle maladie des symptômes similaires à la striure brune du manioc.
Concevoir un plan national quinquennal
Le Recteur de l’IFA a, pour sa part, indiqué que le rendez-vous de l’Hôtel Béatrice visait à concevoir, en accord avec toutes les principales parties prenantes, un plan national quinquennal de lutte contre les maladies virales du manioc en RDC. Ce plan de riposte constituera désormais les directives à suivre sur le plan national et qui devra ouvrir la voie vers un financement de la seconde phase du projet WAVE, dénommé Panafrican Virus Epidemelogy (PAVE), l’étude panafricaine sur les pandémies virales du manioc.
Les actions à entrevoir à cette occasion s’étaient focalisées sur la mise au point des variétés résistantes à ces maladies émergentes, le renforcement des capacités actuelles de surveillance et de diagnostic, la formation des chercheurs et des agents de vulgarisation et le développement d’une filière semencière.
Position géostratégique de la RDC
Il convient de rappeler que la RD Congo occupe une position géo stratégique déterminante en Afrique centrale. C’est ainsi qu’en ripostant contre ces maladies virales, cela empêcherait la propagation de ces deux maladies émergentes vers l’Afrique de l’ouest. Parvenir à comprendre les variations génétiques apparaissant en RDC, permettrait également à jeter les jalons pour une protection effective et durable de l’Afrique centrale et de l’ouest pour prévenir ainsi une crise du manioc. Cet atelier a vu des participants tant au niveau national (FAO, IITA, Ministères, etc…) qu’international (Bureau d’Etude Dalberg et ENSAF /Congo-Brazzaville).
Par Thony Kambila