La situation sécuritaire de plus en plus préoccupante à Beni
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A l’approche des élections présidentielle, législatives et provinciales prévues le 23 décembre 2018 en République Démocratique du Congo, la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer dans la province du Nord-Kivu, plus précisément dans le territoire de Beni.
Pendant qu’à l’Ouest du pays la situation sécuritaire demeure un peu plus stable, à l’Est par contre, elle est de plus en plus instable au Nord comme au Sud-Kivu, d’autant qu’il ne se passe plus un jour sans qu’on ne puisse parler des tueries et kidnappings perpétrés par des groupes armés tant nationaux qu’étrangers. Au Nord-Kivu, on assiste à une succession de tueries dans la ville de Beni et ses environs en dépit des efforts des opérations Sukola I et II menées avec l’appui de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).
Dans cette partie du pays, les rebelles ougandais de l’ADF tuent et pillent d’une manière aussi récurrente les paisibles citoyens de cette contrée sous le nez et la barbe des forces de sécurité et des soldats de l’ONU déployés dans cette région du Nord- Kivu depuis près d’une décennie. Samedi 22 septembre 2018, ces même rebelles ougandais de l’ADF se sont encore illustrés par un carnage de la population civile au cœur même de la ville de Beni.
Ainsi, à en croire des témoins sur place à Beni, 25 Congolais ont trouvé la mort sans qu’on ne puisse connaitre le pourquoi de cette attaque ignoble. L’on ne cessera de s’interroger sur le mobile de ces attaques et sur le fait qu’un mouvement rebelle étranger s’en prenne impunément aux pauvres paisibles citoyens congolais, oubliant ses revendications contre leur propre gouvernement.
Butembo dans la violence aussi
Toujours dans le Nord-Kivu, la ville de Butembo, dans le territoire de Lubero, pourtant réputée calme comparativement à celle de Beni, plonge petit à petit dans une situation d’insécurité avec des cas d’assassinats et kidnappings. Sur l’axe Butembo-Goma, de nombreux cas de kidnappings sont signalés et que souvent les victimes les plus nantis sont libérés moyennant une forte somme d’argent en terme de rançons. Les moins nantis sont détenus pendant longtemps en guise d’exploitation par des miliciens Maï-Maï, note un confrère basé dans la région.
Tension à Uvira
Dans le Sud-Kivu, la situation est d’autant plus chaotique dans le territoire d’Uvira à tel point que le trafic entre la Cité d’Uvira et la ville de Bukavu demeure perturbé par des coupeurs de routes identifiés tantôt comme miliciens Maï-maï et tant tôt comme rebelles burundais.
Le trafic sur ce tronçon est ainsi réduit entre 9 heures et 13 heures par crainte de ces assaillants qui de fois attaquent avec des lance-grenades les convois des commerçants et les autres usagers de cette route sur l’axe Uvira-Kamanyola à défaut d’extorquer. Cette situation cause ainsi un vent de panique dans la cité d’Uvira, signale une source locale.
Un peu plus au sud de la province en territoire de Fizi, les violents affrontements entre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les groupes armés Maï-Maï sur l’axe Lulimba-Kilembwe, mais aussi dans les secteurs de Fizi et Baraka créent ainsi un mouvement permanent d’insécurité occasionnant ainsi de nombreuses pertes en vies humaines et des vagues de déplacements internes de la population civile.
Cette situation d’insécurité dans la région du Kivu risque d’impacter négativement sur la bonne tenue des élections prévues en date du 23 décembre 2018 si rien n’est fait pour y remédier. Kinshasa est appelé à redoubler d’efforts pour stabiliser cette partie du pays autant exposée à des barbaries de toutes formes depuis près de deux décennies.
Par GKM