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Claudia Ngalula, une Karatéka passionnée

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Claudia Ngalula, une Karatéka passionnée

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ClaudiaAthlète de haut niveau, Claudia Ngalula pratique le Karaté-do Shotokan depuis plus de dix ans maintenant. Elle a gravi tous les échelons avant de devenir, à ce jour, ceinture noire 1er dan. Elle est en outre journaliste à la radio Trinitas Fm et coiffeuse professionnelle. Son goût pour ce sport de combat trouve son origine depuis son enfance. Claudia Ngalula était une enfant turbulente, toujours prête à se battre et avait un penchant pour les jeux masculins étant entourés des garçons. C’est ce qui lui valu le surnom de « fille-garçon ».

Pendant qu’elle grandissait, sa passion pour ce sport augmentait aussi surtout lorsqu’elle accompagnait ses deux frères ainés aux entrainements dans leur club. Et finalement, le temps a eu raison d’elle au point de cristalliser son penchant à pratiquer cette discipline sportive. « J’imitais toujours les mouvements que mes frères exécutaient. Toutefois, j’étais un peu curieuse de constater qu’il n’y avait pas de filles au sein du groupe et cela allait refroidir quelque peu mes ardeurs et même influencer négativement ma décision d’adhérer dans le club mais j’ai fini par devenir karateka moi aussi, déclare-t-elle.

Selon la jeune dame, le fait de voir des Coréennes Karatékas prendre part aux jeux olympiques l’avait amenée à pratiquer cet art martial. C’est par pure hasard cependant qu’elle s’est retrouvée au club « Kake Kauka » sous l’encadrement de Me Jevé Mubongolo, décédé malheureusement. « J’habitais au quartier Yolo, dans la commune de Kalamu et un jour, je devrais marcher à pied pour prendre mon transport à la place victoire étant inscrite à l’Athénée de la Gombe. Arrivée au niveau du quartier Kauka, j’ai vu des hommes et des femmes qui s’entrainaient et je me suis approchée pour me renseigner sur les modalités d’adhésion ».

Puisque l’adhésion était gratuite pour les filles, elle s’est inscrite alors qu’elle était encore élève en 5ème année secondaire. C’est là le début d’une longue carrière sportive et depuis lors, elle ne s’est jamais désintéressée du Karaté. Elle dit avoir bénéficié du soutien de son père biologique qui n’a trouvé aucun inconvénient à pratiquer ce sport.  Bien au contraire, il est allé rencontrer mon Coach.

Présentement, Claudia Ngalula compte beaucoup de médailles à son actif. Plusieurs fois sacrée championne du Congo, Championne urbaine de Kinshasa et championne de l’entente provinciale de Kinshasa, sans compter les médailles internationales. Etant fière de l’encadrement reçu auprès de son défunt coach qui fut un athlète de très haut niveau, Claudia Ngalula encadre à son tour d’autres athlètes (filles et garçons).

Difficultés rencontrées

Même si le parcours n’a pas été facile, dit-elle, elle a dû braver vents et marées. Le Karaté qui demeure un sport de combat constitue un danger pour les karatékas. « Bien qu’il y a des techniques que nous pratiquons, notre vie et notre corps courent des risques. Nous avons des courbatures, des blessures et des cassures. J’ai connu pas mal de choses qui, loin de me décourager, m’ont plutôt rendu forte et m’ont permis d’atteindre le niveau que j’ai aujourd’hui, c’est-à-dire ceinture noire 1er dan », a indiqué la Championne du Congo.

Pour elle, tout travail n’est pas facile. « Mon sport exige beaucoup d’énergie au plan physique et mental. Au niveau mental, il est recommandé de développer plus de reflexes durant le combat pour empêcher l’adversaire de prendre de l’avantage sur toi. Il faut aussi être prudent et avoir un mental fort et un esprit dynamique », a-t-elle poursuivi. Elle a affirmé que le sport est difficile à pratiquer mais cela est possible car « vouloir, c’est pouvoir », dit-on.

En tant qu’athlète, elle dit pouvoir rencontrer des difficultés sur le plan logistique parce qu’il n’existe pas de salle appropriée pour les entrainements.  Le tatami constitue encore un luxe pour en avoir et il n’y a pas non plus de suivi médical au sein de l’équipe nationale. En plus, déplore-t-elle, les dirigeants n’ont pas un droit de regard sur les athlètes concernant notamment leur mode vie (état physique et psychologique, alimentation, etc.). « Tout cela a des  répercussions sur notre rendement et fait que nous puissions remporter moins de médailles lors des grandes compétitions », a révélé l’athlète.

Malgré ces difficultés, la jeune sportive dit pouvoir résister suite au succès récolté. « Quand tu remportes la victoire, les encouragements des autres nous poussent à persévérer, y compris le fait de se sentir souple dans son corps et dans son esprit. Surtout que le sport contribue énormément à la santé. Toutes ces raisons me poussent à tenir bon jusqu’aujourd’hui », a-t-elle lâché.

Des souvenirs

Grâce au Karatéka, la ceinture noire garde des meilleurs souvenirs. Il s’agit particulièrement d’une médaille d’argent ramenée au pays après avoir participé à une compétition en Afrique du Sud. Elle a eu à rencontrer beaucoup de personnes, bénéficier de nombreux voyages et être sélectionnée maintes fois par la Fédération pour intégrer les « Léopards », l’équipe nationale.

En parlant des mauvais souvenirs, elle a évoqué le fait de rater beaucoup de compétions avec les « Léopards » à cause du manque de moyens financiers. Et de poursuivre « c’était des moments de grandes déceptions alors que je m’étais donnée à fond pour préparer mon challenge ».
Interrogée sur ce qu’a été le combat le plus difficile de sa carrière, la Karatéka affirme ne pas avoir connu de combat facile « Je dirais plutôt que tous les combats n’ont pas été faciles mais je me sens toujours prête à compétir. S’il faut utiliser ce terme difficile, c’est peut-être des juges et des arbitres qui ont eu à me compliquer », a raconté la dame.

Par ailleurs, elle a encouragé celles qui sont intéressées par le Karaté à ne pas pouvoir prêter attention aux dires des autres parce qu’il revient à elles seules de faire ce qui est bon pour leur vie. « Je voudrais les rassurer qu’il n’existe pas d’effets néfastes touchant notre physique, notre fécondité et notre mental lorsque nous pratiquons ledit sport », a-t-elle conclu.

Par Tantia Sakata

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