Controverse sur la machine à voter : La SADC rejoint la position de la CENI !
Partager
Alors que l’Opposition conteste la fiabilité de la machine à voter et exige purement son retrait, la mission sous-régionale de pré-évaluation affirme que «cet outil est capable de résoudre les problèmes réels auxquels la RDC était confrontée du point de vue de l’organisation logistique de ses élections, notamment l’impératif de réduction tant des délais que de leur coût »!
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’est entretenue, du 05 au 07 septembre 2018 à Kinshasa, avec la mission du Forum des Commissions Electorales de la Communauté des Etats d’Afrique Australe (ECF-SADC). L’objectif de la mission a consisté à la pré-évaluation du processus électoral en cours en République Démocratique du Congo, en vue de déterminer la nature et l’étendue de l’appui du forum aux scrutins que ce pays membre de la sous-région s’apprête à organiser.
Selon le communiqué final des travaux d’évaluation et d’échange entre la délégation de l’ECF/SADC et la CENI/RDC, la machine à voter a été expérimentée par la mission dont les membres ont reçu des explications détaillées à ce sujet. Alors que la machine à voter est décriée par l’Opposition congolaise qui réclame purement et simplement le retrait de cet outil controversé, la mission de la SADC soutient, quant à elle, que « la machine à voter vient résoudre des problèmes réels auxquels le pays était confronté du point de vue de l’organisation logistique de ses élections, notamment l’impératif de réduction tant les délais que de leur coût » (sic) !
Cette affirmation faite par les experts de la SADC à l’issue de la mission de pré-évaluation effectuée à Kinshasa risque d’être très mal accueillie par les forces politiques de l’Opposition congolaise ainsi que les organisations de la Société civile. Celles-ci risquent d’aller jusqu’à remettre en cause désormais la neutralité de la SADC dans le processus en cours en RD Congo, quand on sait que l’Opposition et la majorité d’organisations de la Société civile continuent à plaider pour le retrait pur et simple de la fameuse à voter à laquelle la CENI et le pouvoir en place s’accrochent.
Il faut rappeler que la première séance de travail entrela CENI et la délégation d’experts de la SADC a été animée par le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi, en présence de ses membres du bureau et l’assemblée plénière. Cette séance a été consacrée à l’état des préparatifs des élections prévues le 23 décembre prochain et aux questions relatives à l’appui technique. Le chemin parcouru ainsi que les activités programmées depuis la publication du calendrier électoral ont été ainsi passés en revue, de même que les difficultés rencontrées et surmontées.
La délégation de l’ECF-SADC, conduite par NOTEMBA TJIPUEJA, la chef de mission et présidente de la Commission électorale de la Namibie, a pris connaissance du début de l’opération de l’affichage progressive des listes provisoires des électeurs conformément à l’une des recommandations de la Mission d’audit de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Dans un autre registre, le vice-président de la CENI a fait état de la clôture au niveau de la Cour constitutionnelle des contentieux électoraux pour les candidatures à l’élection présidentielle, pendant qu’il a pris part à l’ouverture, le 06 septembre, des contentieux des candidatures à la députation nationale.
Pour l’heure, la CENI attend que la Cour constitutionnelle rende les arrêts pour les candidatures à la députation nationale, en vue de publier le 18 septembre les listes définitives de ceux qui vont concourir pour les législatives nationales. Parmi les activités à venir, la délégation ECF-SADC a certainement retenu, en ce qui la concerne, l’accréditation des observateurs nationaux et internationaux entre le 08 novembre et 10 décembre 2018.
Par Lucien Kazadi T.