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Thambwe Mwamba encore dans le collimateur de la justice belge !

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Thambwe Mwamba encore dans le collimateur de la justice belge !

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Le ministre congolais doit  répondre d’accusations de crime contre l’humanité, crime de guerre, faux et usage de faux

Le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Alexis Thambwe Mwamba, visé en Belgique par une plainte pour crime contre l’humanité et crime de guerre, pourrait être entendu dans les semaines qui viennent, dans le cadre de l’instruction sur le crash d’un avion abattu par un missile le 10 octobre 1998.  Selon le quotidien belge « La libre Belgique », à Bruxelles, le juge d’instruction Michel Claise s’apprête à demander son audition. D’après Alexis Deswaef, avocat des parties civiles, qui a récemment eu accès au dossier d’instruction, le ministre congolais sera entendu incessamment.

Approché par les enquêteurs, son avocat belge, Maître Laurent Kennes, s’est montré plutôt laconique : « No comment », a lâché le juriste, avant de poursuivre : « Il devra être entendu un jour ou l’autre. Nous avons d’ailleurs demandé à être entendus rapidement, vu les informations diffusées régulièrement dans la presse. Le ministre a toujours répété qu’il répondra favorablement à l’invitation du juge. » D’aucuns se demandent tout de même si l’homme ira répondre à la demande de la justice du plat pays, lui qui se livre à un harcèlement judiciaire des opposants au pays.

Rebondissement de l’avion abattu

La plainte date du mois de juin 2017. À cette époque, Maître Alexis Deswaef, qui représente des victimes du vol de la Congo Airlines (CAL), abattu dans l’Est de la RDC en 1998 par la rébellion du Rassemblement des Congolais pour la Démocratie (RCD), mais aussi la Ligue contre la corruption et la fraude (Licof), avait déposé plainte entre les mains du juge d’instruction contre le ministre congolais. D’autant plus qu’Alexis Thambwe Mwamba avait endossé la responsabilité de l’ordre d’abattre l’aéronef. Selon ses dires, l’avion venait de Kinshasa et transportait des militaires de l’armée congolaise envoyés par Kinshasa pour faire face à l’avancée des rebelles. Depuis, le ministre a rétropédalé, expliquant  qu’à l’époque il n’était que le porte-parole du RCD  et qu’à ce titre il ne pouvait pas être poursuivi pour les actes posés par ce mouvement rebelle.

Pendant un an, le juge d’instruction, qui a convoqué une vingtaine de devoirs d’enquête, semble désormais disposer de suffisamment d’éléments pour demander à entendre M. Thambwe Mwamba les devoirs d’enquête pour aboutir, « dans les prochaines semaines », selon une source proche du dossier, à une audition du ministre congolais.

50 personnes tuées

Pour rappel, un avion de la CAL, qui décollait  de l’aéroport de Kindu, dans le Maniema, avait été abattu en plein ciel avec 50 personnes à bord (43 civils, essentiellement des femmes et des enfants, et 7 membres d’équipage).
Le juge d’instruction qui a convoqué une vingtaine de devoirs d’enquête semble désormais disposer de suffisamment d’éléments pour demander à entendre M. Thambwe Mwamba. Et comme le ministre a martelé qu’il se tenait à la disposition de la justice belge, l’audition pourrait avoir lieu assez rapidement.

Par ailleurs le président de la compagnie aérienne CAL, M. Stavros, demande à être entendu dans ce dossier. Joint par « La libre Belgique », hier  lundi à midi, il a confirmé qu’il attendait impatiemment d’être entendu par la justice belge « pour expliquer clairement comment les événements se sont déroulés ce jour-là. Je n’ai rien oublié. Il est impossible d’oublier des événements aussi dramatiques que ceux-là », a-t-il martelé, en rappelant qu’il était non seulement président de la société mais aussi actionnaire, « notamment avec d’autres Congolais qui sont toujours très actifs en RDC ».

Un appartement  payé 625.000 euros  

Outre l’affaire de l’avion abattu, la justice belge s’intéresse aussi aux sept comptes bancaires du ministre congolais. C’est notamment avec un de ses comptes qu’il aurait payé comptant  un appartement situé dans la chic commune d’Uccle pour 625.000 euros,  achat réalisé en deux versements, l’un de 62. 500 euros, l’autre de 562. 500 euros. La justice s’est intéressée aux déclarations d’impôts de M et Mme Thambwe. Sur les cinq dernières années, le couple a déclaré… 6 euros de revenus, mais s’est vu rembourser sur le même délai, une somme proche de 1.500 €.
A en croire la même source, le couple Thambwe fait appel à des services d’entretien rémunérés par des titres services déductibles fiscalement.

L’affaire Samy Badibanga  s’invite aussi !  

Le ministre congolais de la Justice  est aussi poursuivi pour faux et usage de faux sur l’affaire Samy Badibanga. En décembre 2016, alors que le second et dernier mandat de Joseph Kabila s’est achevé, un nouveau gouvernement est formé, avec à sa tête, Samy Badibanga Ntita… citoyen belge. En effet, ce nouveau Premier ministre avait un moment  de sa vie opté pour la nationalité belge. La Constitution congolaise ne reconnaissant pas la double nationalité, Badibanga a donc perdu sa nationalité congolaise. C’est ici qu’entre en scène Thambwe Mwamba, qui  prend un arrêté de recouvrement de la nationalité congolaise pour son Premier ministre, sans que celui-ci ait introduit une procédure pour renoncer à sa nationalité belge.

En Belgique l’acte est qualifié d’illégal. Le ministre congolais de la Justice et Garde des sceaux ne pouvait retirer la nationalité belge à Samy Badibanga, acte ne pouvant être posé que par un officier de l’Etat civil belge. Cet acte est donc constitutif d’un faux dont devra répondre le garde des Sceaux congolais.

Par YHR

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