A quatre mois des scrutins présidentiel et législatifs : La RDC loin de remplir les conditions pour de bonnes élections
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Ainsi que les médias nationaux et internationaux l’ont souligné il y a peu, le Conseil de sécurité de Nations Unies ne cesse de réitérer ses inquiétudes sur l’aggravation de la crise politique qui persiste en République Démocratique du Congo !
Au cours d’un débat houleux sur cette question dont la complexité n’est plus à démontrer la Représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations Unies a insisté sur le fait que les deux conditions sont indispensables pour la réussite du processus électoral en cours en RDC à savoir un climat de confiance avec le respect des libertés fondamentales d’une part, et un climat pacifique au vu de la situation sécuritaire et humanitaire qui se corse, d’autre part !
Dans leur interprétation de la question au regard de pourrissement avancé de la situation et des contraintes liées au calendrier publié par la centrale électorale depuis de nombreux mois, les masses populaires du pays rejointes dans leurs souffrances par les forces politiques et sociales acquises au changement, s’interrogent sur les deux préalables majeurs précités à remplir avant le 23 décembre prochain, date de la tenue de scrutins annoncés ! On peut affirmer sans peur d’être contredit que la réunion des conditions évoquées par sa Représentante permanente adjointe auprès de Nations Unies est impossible à court terme car, il s’agit là d’un travail de générations !
Surtout quand on sait que le climat de confiance est vicié en RDC où la tricherie est érigée en système pour accéder facilement à tout ce qui est désirable par des individus agissant seuls ou en groupes et attirés plus par le pouvoir, les richesses matérielles, les honneurs et autres privilèges. Dans ce pays aussi les libertés fondamentales individuelles et collectives sont violées au quotidien par ceux-là mêmes qui ont mission de les protéger contre la répression injuste et l’iniquité. C’est le cas de la violation du droit d’aller et de venir, du retrait unilatéral de la nationalité d’origine ou étrangère librement acquise, etc.
S’agissant du climat pacifique à rétablir sur l’ensemble du territoire national, la République Démocratique du Congo connait un foisonnement de groupes armés très actifs qui font la guerre d’une façon constante à l’armée régulière, des mouvements insurrectionnels qui créent des foyers de tensions partout en empêchant des populations entières à vaquer à leurs occupations habituelles ou en contraignant celles-ci à quitter leurs milieux habituels de vie pour mener une vie errante à l’intérieur ou à l’extérieur de limites du territoire national, la circulation à grande vitesse d’armes de guerre détenues illégalement par des particuliers, y compris par de nombreux déserteurs en divagation qui s’adonnent impunément à l’extorsion de bien de paisibles et honnêtes citoyens, au banditisme et à l’entrainement des embryons terroristes !
Faute de pouvoir remplir les conditions soulignées par Madame Anne Gueguen, Représentante permanente adjointe de la France auprès des Nations Unies, les Congolais ont donc à choisir entre de mauvaises élections dès le 23 décembre prochain avec la CENI et de bonnes élections sans la CENI dans sa forme actuelle au terme d’une brève période de transition consensuelle !
Cette façon de voir la question électorale fait déjà du chemin dans l’opinion publique nationale qui a besoin d’un éclairage nouveau sur son chemin vers des scrutins véritablement libres, démocratiques transparentes et dont les résultats doivent être rigoureusement opposables à tous. Qu’en pense la France à travers sa Représentante permanente adjointe auprès des Nations Unies ?
Par Bamporiki Chamira