Après le retrait de J. Kabila de la course à la présidentielle : Mobilisation pour le rejet de la machine à voter
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A l’appel du mouvement pro-démocratie LUCHA, des marches envisagées le 3 septembre à travers le pays pour contraindre la CENI à retirer cet outil décrié.
Après l’engagement pris officiellement par Joseph Kabila de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du pays et la désignation, par ce dernier, de Ramazani Shadary comme son virtuel dauphin pour l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain, la bataille des Congolais acquis au changement démocratique se focalise désormais sur la fameuse machine à voter que la Commission nationale électorale (CENI) tient à imposer lors de ce scrutin, en dépit de nombreuses voix qui s’élèvent pour exiger le retrait de cet outil.
Pour contraindre la CENI à retirer cette machine controversée et dont la crédibilité est mise en doute par les forces politiques et sociales acquises au changement, le mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha) a tenu des conférences mardi dernier appelant à des marches le 3 septembre 2018 à travers le pays, afin d’obtenir de la CENI l’abandon des «machines à voter» lors des élections prévues le 23 décembre en RD Congo.
Selon LUCHA, ces marches pacifiques «partiront des quartiers jusqu’aux sièges de la commission électorale pour exiger le retrait des machines à voter et la mise en œuvre des recommandations du rapport d’audit de l’OIF» (Organisation internationale de la francophonie), a annoncé ce mouvement de jeunes indignés au cours de conférences tenues dans plusieurs villes du pays.
A en croire l’AFP, les conférences de presse organisées par LUCHA à Goma, à Bukavu, à Kinshasa et dans d’autres coins du pays.se sont tenues sans incident, alors que les manifestations de ce mouvement pro-démocratie sont souvent dispersées systématiquement par la police.
Pour rappel, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) avait identifié en mai dernier plusieurs millions d’électeurs sans empreintes digitales sur le fichier électoral, qui recense quelque 40 millions d’électeurs au total.
Pendant ce temps, l’opposition continue à qualifier de «machines à tricher» les machines de fabrication sud-coréenne commandées par la CENI et qui serviront à choisir les candidats et à imprimer les bulletins de vote lors du scrutin combiné (présidentiel et législatif provincial et national) du 23 décembre 2018.
Le 8 août, après plusieurs mois de tensions politiques, le président Kabila a désigné son ancien ministre de l’Intérieur et secrétaire permanent du parti présidentiel (PPRD), Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat de la majorité à la présidentielle.
«Notre peuple ne peut pas et ne doit pas accepter un simulacre d’élection où Joseph Kabila, tout en n’étant pas lui-même candidat, resterait néanmoins maître absolu du processus électoral» et de ses résultats, estime la Lucha.
La Lucha appelle en outre la Conférence des évêques catholiques (CENCO) à «prendre ses responsabilités» pour obtenir le respect total de l’Accord politique signé sous sa médiation fin 2016.
Trois marches organisées par un collectif catholique contre le pouvoir depuis fin décembre avaient été violemment réprimées, faisant 15 morts. Qu’en sera-t-il des marches qui auront lieu le 03 septembre prochain à travers le pays, à l’appel de LUCHA ? Attendons voir.
La Lucha est un mouvement né à Goma. Il se dit apolitique et non partisan, mais décidé à demander des comptes aux dirigeants. Ce mouvement a beaucoup contribué au combat pacifique contre un troisième mandat de M. Kabila et qui a fini par avoir raison sur ce dernier.
Par DMK