C’est le moins que l’on puisse dire après le soutien déclaré de l’actuel locataire de l’Elysée à la candidature du Rwanda à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie, alors que la langue de Molière est en net recul dans ce pays

Les violences meurtrières qui secouent l’Est de la République Démocratique du Congo ainsi que le pillage de ressources naturelles que continuent à y entretenir des groupes armés dont la plupart bénéficient de la complicité du Rwanda voisin sont loin de constituer une préoccupation majeure pour les dirigeants actuels de la France.

Emmanuel Macron, actuel locataire de l’Elysée, vient d’en donner la preuve  en recevant avec honneurs le dictateur rwandais Paul Kagame à Paris, et en déclarant officiellement que « la France apportera tout son soutien à la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo, actuelle ministre des Affaires étrangères du Rwanda, à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)!

Dans plusieurs salons à Kinshasa, la déclaration faite par le successeur de François Hollande en marge de la visite à Paris de Paul Kagamé a été accueillie comme un coup de poignard supplémentaire donné à la RDC, alors que ce vaste pays francophone au cœur de l’Afrique continue à être le théâtre de violences entretenues par des groupes armés et de déplacements massifs de populations, suite  à ce conflit qui  secoue la région des Grands Lacs.

 Paul Kagamé a beau être le président en exercice de l’Union Africaine (UA), rien ne devrait justifier les honneurs que le successeur de François Hollande a tenu à lui réserver, quand on sait que la visite du dictateur rwandais dans la capitale française n’avait rien d’officielle dès lors qu’elle s’inscrivait dans le cadre de sa participation à un salon sur les Startup numériques.

Grand pourfendeur de la France et de la francophonie comme son régime n’a cessé de le démontrer à travers les accusations qu’il continue à porter contre la France concernant le  rôle présumé que ce pays aurait joué dans le génocide rwandais de 1994, Paul Kagamé méritait-il d’être reçu avec tant d’honneurs à l’Elysée ?

Que gagne la France aujourd’hui aux côtés d’un dictateur africain qui a interdit l’usage de la langue française dans son pays et qui a même fait raser les centres culturels que l’Hexagone avait fait construire au Rwanda avec l’argent du contribuable français ?

Une humiliation pour la RDC et le Canada !

Ces  questions valent leur  pesant d’or dans plusieurs pays francophones membres de l’OIF,  surtout en République Démocratique du Congo, grande pourvoyeuse de la francophonie  en termes du nombre d’habitants qui parlent la langue de Molière comme l’avait si bien reconnu la Canadienne Michaelle Jean, actuelle Secrétaire Générale de l’OIF.

La RDC traverse certes l’une des crises les plus graves de son histoire. Et son peuple aujourd’hui plus que clochardisé et infiltré à souhait vit cela comme une humiliation lui imposée avec la complicité de  certaines puissances de la planète. Est-ce à cela que voudrait aussi s’employer la France sous l’ère d’Emmanuel Macron ?

Beaucoup de Congolais de la RDC épris de paix et de démocratie seraient finalement tentés de le croire, après les déclarations faites il y a quelques jours à Paris par l’actuel locataire d’Emmanuel Macron, au sujet de la candidature du Rwanda à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

C’est ici aussi l’occasion de fustiger le profil bas affiché par la diplomatie congolaise qui, depuis le retour aux affaires de Léonard She Okitundu, est visiblement aux abois !  Le choix porté sur Louise Mushikiwabo par Emmanuel Macron ne manquera pas non plus de faire scandale au Canada, pays proche des Etats-Unis mais où la langue de Molière jouit d’une grande considération.

Surtout quand on sait que le Canada, à en croire des sources dignes de fois, continue à plaider pour la reconduction de Mme Michaelle Jean comme Secrétaire Générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Par D.M.K.