Après une visite de quelques jours : Fin de la villégiature de Fatou Bensouda de la CPI à Kinshasa
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Pour elle, La Haye ne remplace pas les institutions judicaires congolaises mais travaille en complémentarité conformément au Statut de Rome
Fatou Bensouda, procureur en chef de la Cour Pénale Internationale a achevée sa visite de trois jours qu’elle a effectuée en RDC. Durant son séjour, Fatou Bensouda a rencontré le président Joseph Kabila, les ministres de la Justice et Garde Sceaux, des Droits humains, des Affaires Etrangères et Coopération internationales, les autorités judiciaires, les acteurs politiques sauf ceux du MLC de Jean-Pierre Bemba en détention à La Haye ainsi que les représentants des organisations des droits de l’homme.
Dans un point de presse tenu hier à Kinshasa, Fatou Bensouda a précisé l’objet de sa visite en RDC qui, selon elle fait suite à ses déclarations extérieures en 2016 et 2017 en rapport avec le violences au Kasai, Beni… où les crimes commises relèvent de la compétence de la CPI.
Fait étonnant, Mme Fatou Bensouda a tenu un langage contraire aux contenus de ses déclarations en disant que son institution ne remplace pas les institutions judiciaires congolaises. Une déclaration qui a surpris tout le monde surtout que dans certains pays comme au Kenya, la CPI s’est saisie du dossier sans que la justice kenyanne puisse se prononcer.
Pourtant les violences commises par les forces de défense et de sécurité au Kasaï par exemple nécessite que la CPI puisse se saisir elle-même du dossier en se basant sur le rapport bien documenté de la Fédération Internationale des Ligues des droits de l’homme (FIDH) dont une copie se trouve sur la table du Bureau de la CPI.
Pour elle, l’essentiel est que les procédures nationales soient engagées afin que les auteurs des crimes puissent répondre de leurs actes devant la justice congolaise. A en croire Fatou Bensouda, son institution suivra la situation après dans le cadre de principe de complémentarité conformément au Statut de Rome, texte fondateur de la CPI.
Prévenir la commission de crimes graves
A cet effet, le procureur en chef de la CPI a appelé les autorités judiciaires congolaises à activer rapidement les mécanismes nationaux afin que les auteurs des crimes graves relevant de son institution puissent répondre de leurs atrocités. Mais la CPI interviendra en complémentarité, a-t-elle dit.
« La lutte contre l’impunité c’est aussi la prévention qui est une dimension essentielle de la justice. J’invite tous les acteurs et toutes les parties concernées à continuer à œuvrer pour que, face à face à des moments difficiles faisant peser des risques importants de commission de crimes graves, des mesures adéquates soient mises en place pour éviter à tout prix leur commission », a déclaré Mme Fatou Bensouda.
Elle a, aussi exhorté les autorités et la population congolaise à tout faire pour prévenir et éviter tout comportement de violence criminelle puni par le Statut de Rome, en tout lieu et en tout temps. « Il est impératif que toute action, toute activité sur l’entendue du territoire de la RDC quels qu’en soient l’auteur, la nature et la forme, se fasse avec retenue et sens de responsabilité »,a –t- elle ajouté avant d’affirmer que le travail de son bureau continue en RDC.
« Avec extrême vigilance, nous allons continuer à suivre de près la situation sur le terrain et à échanger avec tous les acteurs pertinents , y compris les populations civiles , les autorités congolaises , toutes les parties prenantes et la société civile .
Nous sommes plus jamais déterminés à soutenir et à renforcer les efforts et les capacités pour prévenir la violence criminelle et n’hésitons pas à poursuivre les responsables d’atrocités commises en RDC dans le cadre de la complémentarité et de la coopération prévues par le statut de Rome » ,tance Fatou Bensouda.
Par GKM