Droits de l’homme en RDC : L’usage des gaz lacrymogènes lors des manifestations de plus en plus condamné
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La répression sanglante des manifestations pacifiques organisées dernièrement à Kinshasa par l’Opposition et par des mouvements citoyens pour exiger la tenue des élections dans le délai et le respect de l’Accord politique de la Saint Sylvestre a donné lieu à un tollé de protestations tant au pays qu’à travers le monde.
En République Démocratique du Congo, des voix se sont aussi élevées parmi les défenseurs des droits de l’homme et organisations de la société civile pour fustiger l’usage abusif des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, lors des manifestations pacifiques organisées par l’Opposition.
Surtout que ces gaz lacrymogènes ont souvent des effets nocifs sur la santé des personnes vulnérables, particulièrement les femmes enceintes, les personnes âgées et les enfants. C’est pourquoi Me Opango Amotao, avocate au barreau de Kinshasa/Matete, n’est pas resté indifférent face à cette problématique.
D’où son engagement à condamner l’utilisation fréquente et abusive de ces gaz, comme elle l’avait fait savoir sur le sens de son engagement à sensibiliser des jeunes du quartier Funa, principalement ceux de la commune de Barumbu, sur les reflexes qu’ils doivent avoir pour lutter contre les effets des gaz lacrymogènes.
Cette sensibilisation portait non seulement sur l’application de la margarine au visage pour altérer les effets du gaz lacrymogène, mais aussi à la fabrication artisanal et locale des masques de protection à l’aide des bouteilles en plastique et élastiques .
Curieusement, cette sensibilisation a été mal perçue par certaines autorités et des services de sécurité qui, pour y mettre fin, ont commencé à traquer cette avocate. Se sentant ainsi menacée, cette avocate s’est vue contrainte de vivre dans la clandestinité.
Il convient aussi de noter que le recours abusif aux gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre lors des manifestations pacifiques est de plus en plus perçu comme une violation flagrante de droits fondamentaux.
Surtout après la répression brutale des manifestations pacifiques organisées dernièrement à Kinshasa, capitale de la RD Congo, alors que le pouvoir et l’Eglise Catholique sont à couteaux tirés, suite aux actions non violentes initiées par le Comité Laïc de Coordination Catholique (CLC) , une structure catholique reconnue par l’Archidiocèse de Kinshasa .
Pour rappel, les marches organisées respectivement le 31 décembre 2017, le 21 janvier 2018 et le 25 février 2018 contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, ont été réprimées violemment par les forces de l’ordre, causant non seulement une dizaine de morts, mais aussi une centaine d’arrestations parmi les manifestants à travers le pays.
Me Opango Amotao, fervente catholique résidant dans la commune de Barumbu, avait été alors consultée par plusieurs victimes de ces marches. Cela a fini par lui valoir des visites des hommes non autrement identifiés à son domicile.
Par F.A/CP