Désireuse de voir émerger le football féminin : La footballeuse Ornella Lengi sollicite le soutien des autorités congolaises
Partager
Dès l’âge de 8 ans, la petite Ornella Lengi a commencé à jouer au football en suivant le pas de sa tante maternelle qui fut également joueuse de football. Elle devrait alors faire face au refus de sa mère et de sa grand-mère maternelle avant de voir son rêve se concrétiser.
Petite fille, à l’époque, Ornella Lengi ne s’est pas laissée vaincre par le découragement, grâce à l’intervention de sa tante qui a fait naître en elle la passion du football. » Malgré l’opposition de ma mère, ma tante m’avait toujours encouragée et motivée en coulisse. J’étais obligée de garder le secret quand il fallait aller à l’entraînement « , a-t-elle raconté.
Depuis, la jeune fille, aujourd’hui majeure, ne cesse de convaincre sur terrain de par son style de jeu qui lui a valu plusieurs surnoms : « lait caillé », « petit Kebano » et « Ya Messi ». Quadruple championne du Congo, la jeune athlète compte plusieurs trophées et médailles de meilleure joueuse du Congo, y compris des brevets et autres distinctions.
Ambition ? Devenir une joueuse professionnelle évoluant hors du pays. » Je suis rassurée que ma carrière ne se terminera pas en République Démocratique du Congo « , a-t-annoncé, pleine de conviction. Encourageant les jeunes filles qui veulent jouer au football, elle leur a conseillé d’aimer d’abord cette discipline sportive métier avant de mieux la pratiquer.
Parcours professionnel
» J’ai été découverte lors du tournoi de football organisé par une entreprise de la place. J’avais à l’époque 9 ans, et j’ai arraché le prix de meilleure joueuse de la compétition. C’est ainsi que certaines joueuses m’ont approché pour pouvoir intégrer leur équipe, le FCF Etoile du Matin dont le siège se trouvait dans la commune de N’djili.
C’est à partir de là que le problème avait débuté parce que la maman et la grand-mère n’avaient pas approuvé mon choix « , a révélé Ornella Lengi. Elle a fait du reste savoir que n’eût été la ténacité du manager et coach de FCF Etoile du Matin, elle n’aurait pas pu intégrer cette équipe. Car, dit-elle, ce dernier était pourchassé par sa grand-mère.
La joueuse informe qu’étant persuadée par son choix pour le ballon rond, elle avait accepté l’offre de l’équipe. Ainsi donc, lors de son premier voyage avec l’équipe à Matadi, dans la province du Kongo Central, elle a décidé de ne rien souffler à ses parents bien qu’étant mineure. » J’ai voyagé sans pourtant informé à mes parents.
Ce n’est qu’après trois jours que je les ai appelés pour leur donner de mes nouvelles « . Une fois rentrer à la maison, elle a dû solliciter l’intervention de sa tante maternelle » qui a finalement fait comprendre à mes parents que ça ne sert à rien de m’empêcher de jouer au football du moment où il s’agit de mon choix « .
L’apport de sa tante a porté des fruits parce que ses responsables l’ont officiellement laissée entre les mains du coach de FCF Etoile du Matin. » Et ce dernier était obligé de venir me prendre et me déposer à la maison chaque fois qu’il y avait match ou entrainement « , a signifié la jeune sportive.
De 2010 à 2015, elle a été transférée à Ocel City, une équipe de Lubumbashi, dans la province du Katanga. Ensuite, Ornella Lengi se retrouvera dans l’équipe Attaque sans Recul de Kinshasa, avant d’être vendue à FCF Promesse Star en janvier 2018. Actuellement, elle est la capitaine de l’équipe et joue, en ce moment, le Championnat provincial de Kinshasa, édition 2017-2018.
Lors de ses différents matches, la joueuse n’a cessé de susciter l’admiration des supporters, et rêve également remporter la compétition avec son équipe. Cette joueuse de grand talent évolue au sein des Léopards dames depuis 2015. Elle fut vice-capitaine avant de porter le brassard de capitaine. Son meilleur souvenir avec les Léopards reste le match livré contre l’équipe de la Namibie.
Et d’ajouter » je ne m’attendais pas à une telle performance. Je dirais que ce match a fait que je puisse me découvrir parce que je m’ignorais. Quand je visionne la bande aujourd’hui, je sens toujours épatée « . Le fait de jouer au sein de l’équipe nationale dame, assure-t-elle, demeure la concrétisation d’un long rêve.
Des difficultés
Interrogée sur sa passion pour le football alors que cette discipline manque de ressources, Mademoiselle Lengi soutient que c’est le métier de son choix. » Personnellement, je n’ai pas eu la chance de faire de longues études et Dieu m’a donné ce don. C’est la raison pour laquelle, je ne peux pas négliger mon talent sinon je ne serait pas connue n’eut été le football « , a-t-elle déclaré.
En ce qui concerne sa performance, la Capitaine de Promesse Star renseigne que son secret se trouve dans le travail. » Je m’entraine personnellement deux fois par jour, le matin et le soir. Lorsque j’apprécie un geste d’un joueur de haut niveau, je m’exerce d’abord à la maison avant de copier le même geste pendant les entrainement de l’équipe « , rassure la meneuse de jeu de Promesse Star. Malgré qu’elle se soit lancée dans le monde du football tout en bs âge, Lengi ne garde aucun mauvais souvenir qui pourrait hanter son esprit.
Quand aux éloges reçus dans la pratique de son sport favori, elle pense que cela constitue un motif de fierté et d’encouragement même si le football féminin est confronté à d’énormes difficultés. » Nous demandons aux autorités de nous soutenir au même titre que les hommes. Malheureusement, le pays ne s’intéresse pas à nous alors que nous avons des talents.
Et pourtant dans d’autres pays, nous constatons que d’importants moyens financiers sont mis en jeu en vue de l’émergence du football féminin « , a-t-elle conclu.
Par Tantia Sakata