Grève de médecins : l’indifférence du gouvernement décriée!
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Pour VSV, cette attitude des autorités est une violation grave du droit de tous les Congolais à la santé
Depuis le lundi 23 avril 2018, les hôpitaux publics de la RDC sont paralysés par la grève des médecins. Mouvement décrété par le Syndicat national de médecins (Synamed), afin de contraindre le Gouvernement central à trouver solutions à leurs revendications qui portent essentiellement sur l’amélioration des conditions salariales des médecins et le paiement de la prime de risque à plusieurs de leurs collègues qui n’en bénéficient pas encore.
Curieusement, la paralysie dans laquelle se retrouvent les hôpitaux publics suite à cette grève et leurs conséquences dramatiques sur le sort de nombreux patients sont loin d’émouvoir le Gouvernement central. Une indifférence qui suscite de l’indignation dans plusieurs milieux.
Pour preuve, dans un communiqué, l’ONGDH La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) déplore l’indifférence du gouvernement de la RDC à trouver rapidement solution aux revendications des médecins.
Pour les médecins, cette reprise de la grève est consécutive au non-respect par l’Etat congolais des engagements pris vis-à-vis d’eux, notamment en ce qui concerne l’amélioration des conditions socio-professionnelles à travers l’actualisation de la prime de risque, le déblocage des primes et salaires des médecins élagués dont les recours ont été jugés recevables, la promotion et titularisation effective en grades,…
La VSV regrette que le refus par le gouvernement congolais de répondre positivement aux revendications des médecins. Car, cela risque de plonger une fois de plus les malades dans des souffrances indicibles et d’occasionner plus de décès dans les nombreux hôpitaux publics de la RDC.
Surtout quand on sait que plusieurs Congolais meurent de faim ou des maladies dans certaines provinces suite à la crise humanitaire qui sévit au Congo -Kinshasa. Selon VSV, à Kinshasa, seul l’Hôpital de l’Alliance Sino Congolaise prend en charge les urgences alors qu’il y a des malades dont l’état de santé ne leur permet pas de se déplacer.
VSV s’étonne que dans un pays comme la RDC qui regorge des richesses immenses accompagnées actuellement de l’embellie du Cobalt dont le prix de la tonne a doublé sur le marché international, que les autorités congolaises ne soient toujours pas en mesure de respecter l’accord signé entre le gouvernement congolais et les médecins en fournissant un minimum d’efforts pour améliorer les salaires et/ou primes des professionnels et administratifs de santé.
Garantir le droit de tous à la santé
La VSV rappelle à l’Etat congolais sa mission de garantir le droit à la santé de toutes et tous. Il incombe également à l’Etat congolais de garantir à tous ses fils, en particulier aux plus démunis, des soins médicaux adéquats conformément aux instruments nationaux, régionaux et internationaux relatifs aux droits socio-économiques, conseille VSV.
L’organisation invite par ailleurs le gouvernement Tshibala à appliquer effectivement et de bonne foi l’Accord signé en 2017 entre le gouvernement congolais et les médecins, à mécaniser tous les médecins ayant presté pendant plusieurs années sans être rémunérés, améliorer les salaires des professionnels et administratifs de santé.
Kinshasa est aussi appelé à payer les arriérés des salaires et/ou primes de plusieurs centaines de médecins qui travaillent depuis plusieurs années sans être payés.
Par GKM