Migration vers la TNT : que va-t-il se passer ce 30 avril ?
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En attendant, les «éditeurs de programme» viennent d’adresser un mémo aux députés nationaux pour exiger un nouveau délai, le temps aussi de permettre au «diffuseur public», qui est le Rénatelsat, via «Teleconsult», d’être opérationnel!
Le quotidien «La Tempête des Tropiques» a relevé dans une de ses dernières livraisons que plusieurs chaînes de télévision locales, émettant sur analogie dans la bande UHF, vont afficher «noir» à partir de la fin de ce mois en cours, soit le 30 avril 2018, conformément aux exigences de l’UIT (Union internationale des télécommunications) qui avait fixé le délai pour le lancement de la migration vers la TNT (Télévision numérique terrestre), en juin 2015.
L’Etat congolais, qui n’avait pas respecté ce premier délai, parce qu’il n’était pas encore prêt, vient de revenir à la charge, cette fois-ci, pour couper la diffusion de ces premières chaînes de télévision à partir de cette nouvelle date du 30 avril prochain. En ce moment, des pressions sont donc faites sur un certain nombre de télévisions qui doivent cesser d’émettre sur analogie, alors que l’Etat congolais, lui-même, n’est pas prêt.
C’est pour cette raison qu’un mémo, élaboré par ces chaînes de télévision appelées dans le cadre de la TNT «éditeurs de programme», a été adressé aux députés nationaux, particulièrement à l’élu de Mbandaka, Thomas Henri Lokondo, afin qu’ils plaident leur faveur pour un nouveau délai dans le cadre de cette migration. Le temps aussi de permettre au «diffuseur public», qui est le Rénatelsat (Réseau national de télécommunication par satellite), via l’opérateur privé «Teleconsult» qui s’occupe de l’aspect technique, d’être opérationnel.
Parmi les chaînes de télévision qui vont voir leurs diffusions coupées à partir de ce 30 avril 2018, il faut citer CNTV (Canal numérique télévision), TV5monde, RTNC 2, Congo Web, Canal Futur, RTGA (Radio télé Groupe l’Avenir), B-One, Digital TV, et Afrika TV. Il y avait même un premier lot de chaînes de télévision qui devaient être déjà coupées, mais qui continuent à émettre sur analogie.
Il s’agit de Numérica Tv, RTVS 1, RTCE (Radio Télévision Catholique Elikya) et 2AS Tv. Surtout que certaines de ces chaînes de télévision et de radio émettent sur les fréquences appartenant au Congo-Brazzaville qui, de son côté, ne cesse de réclamer leur restitution.
Nombreux sont ceux qui craignent qu’il y ait deux poids deux mesures, c’est-à-dire qu’un groupe de télévisions soit privilégié pour continuer à émettre sur analogie, alors que celles qui sont « mal aimées» afficheront «noir» à partir de ce 30 avril.
C’est pourquoi les regards sont notamment tournés vers le «Comité national de TNT» pour qu’il plaide en faveur d’un nouveau délai en faveur de toutes les chaînes de télévision, en attendant que l’Etat congolais, par le biais du diffuseur, soit prêt pour le basculement vers cette télé numérique. Le « Comité national de TNT», mis en place depuis 2015 pour piloter ce projet, connaît bien de difficultés pour assurer cette migration vers la TNT.
Mémo des éditeurs de programme
Selon les principes de l’UIT pour la migration vers la TNT, ce sont les gouvernements qui doivent assurer gratuitement ce processus. Il se fait que du côté du diffuseur public, un montant dit «frais administratif» est exigé aux éditeurs de programme, qui paient une somme colossale à l’opérateur technique s’occupant de tous les aspects techniques pour avoir un émetteur et être logé dans ses installations.
C’est pourquoi dans le mémo, il a été rappelé l’urgence pour les pouvoirs publics en RDC de se pencher méticuleusement sur la problématique du passage du système analogique (télévision gratuite non-payante) au système numérique (chaînes locales payantes diffusées grâce à l’usage d’un décodeur).
Le signal pour ces premières chaînes de télévision va être coupé par l’ARPTC (Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunications du Congo) dépendant hiérarchiquement de la Présidence de la République.
Le problème, pour le moment, ce que la diffusion numérique exige de moyens financiers que les téléspectateurs doivent avoir pour suivre leurs programmes de télé préférés, eux qui ne disposent pas de tous ces moyens, parce qu’il faut acheter un «décodeur» qui nécessite le renouvellement régulier d’un abonnement.
Par Lucien Kazadi T.