A l’appel de la coordination de la société civile du Sud-Kivu : La journée sans taxis à Bukavu a connu un franc succès !
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La journée d’hier jeudi 5 avril 2018 a été une journée sans taxis voitures sur toute l’étendue de la ville de Bukavu sur appel du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu. Cet appel a été largement suivi, indique une source basée à Bukavu et visait essentiellement, pour les conducteurs, à dire non à la mesure du maire de Bukavu obligeant de peindre leurs véhicules aux couleurs nationales à leurs frais et à dénoncer les taxes et autres redevances perçues par l’Etat sans contrepartie notamment sur la voirie urbaine qui est en délabrement très avancé. Chose difficile pour ces conducteurs de taxis du fait que la peinture coûte 22O dollars et la numérotation s’élève à 4O dollars.
Selon la société civile du Sud-Kivu qui apporte son appui aux conducteurs, le Maire de la ville est allé vite en besogne alors qu’il s’observe dans la ville de Bukavu un délabrement total des routes dans la ville et dans toute la province du Sud-Kivu.
Les conducteurs de taxis ont décidé de décréter une journée sans taxi jusqu’à ce que toutes leurs revendications soient prises en compte et d’avertir que cette décision pourra s’étendre à d’autres transporteurs au cas où l’autorité urbaine ne reviendra pas sur sa décision, a noté la source basée dans la région.
La journée sans taxi décrétée par la société civile en concertation avec les transporteurs constitue une revanche de cette structure contre les autorités provinciales et urbaines qui avaient en grande partie concouru à l’échec de la journée « ville sans véhicules » appelée par elle pour réclamer les routes dans la ville et la province.
Un succès des autorités qui a été dû notamment aux discussions engagées avec le président de l’Association des Chauffeurs du Congo(ACCO), qui avait alors déclaré qu’il n’était pas informé et ne se sentait pas concerné par la journée d’une structure à laquelle son association est affiliée.
Désavoué par sa base
Hier, le président de l’ACCO n’a même pas été consulté par les transporteurs qui ont décidé de venir seuls le désavouer au bureau de coordination de la société civile. « Nous ne voulons plus de lui, il nous a trahi », ont écrit ses pairs sur des bouts de papiers. Une déclaration de désaveu signée par des centaines des transporteurs était en circulation hier à Bukavu.
Les transporteurs seuls ont décidé de se « confesser » devant les membres de la société civile pour l’attitude affichée le jour de la « ville sans véhicules » et mettent cela au compte de la désinformation venant de leur comité et tous sont d’accord que les routes sont dans un état qui ne permet pas aux taxis voitures surtout d’atteindre certains tronçons.
Un désaveu qui va mettre à mal les manœuvres des autorités qui ne seront pas à même de mettre la pression sur chacun des conducteurs des véhicules de transport en commun, a noté un habitant de Bukavu. Tous les signaux montrent clairement que cette nouvelle tentative risque d’ouvrir la suite aux grandes actions contre les autorités politico administratives du Sud-Kivu si aucun dialogue franc n’est engagé entre toutes les parties.
Par GKM