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A quelques mois des scrutins prévus en RDC, Machine à voter : le pays fabricant déconseille Nangaa

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A quelques mois des scrutins prévus en RDC, Machine à voter : le pays fabricant déconseille Nangaa

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Pour le gouvernement sud-coréen qui affirme l’avoir clairement signifié au fabricant Miru Systems, l’exportation de cet appareil à des fins électorales en RDC pourraient conduire à des résultats indésirables

La Corée du Sud, à travers son ambassade à Kinshasa, vient de  désavouer la  » machine à voter  » que la commission électorale nationale indépendante (Ceni) a commandée auprès de la compagnie sud-coréenne Miru Systems et que la CENI compte utiliser lors des  élections prévues le 23 décembre prochain en République Démocratique du Congo.

D’après l’hebdomadaire français Jeune Afrique, qui en fait la révélation, l’ambassade de Corée du Sud à Kinshasa lui a adressé un courrier électronique  pour exprimer sa  » position officielle  » sur cette  » machine à voter « .

La correspondance de la chancellerie sud-coréenne explique  notamment :  » Le gouvernement coréen a dûment expliqué au fabricant (…) les risques potentiels en cas d’exportation de ces machines « , selon  J.A.  » Plus particulièrement, exporter ces machines au Congo pourrait donner au gouvernement congolais un prétexte pour (obtenir) des résultats indésirables liés aux élections, notamment (un) retard additionnel (à leur) tenue « .

Des appareils encore utilisés nulle part

Ces machines n’ont encore été utilisées nulle part et les démonstrations effectuées en RD Congo sont loin d’avoir convaincu. Les électeurs congolais sont aussi nombreux à redouter que ces fameuses machines commandées par la CENI  soient utilisées pour organiser une tricherie à grande échelle, plus discrète que celle qui avait poussé les observateurs à estimer  les élections présidentielle et législative de novembre 2011 comme  » non crédibles « .

Il s’agit du énième avatar de cet instrument imposé par le président de la CENI, Corneille Nangaa Yobeluo. Depuis le début, l’homme pèse de tout son poids pour pousser à l’utilisation de cet appareil. Il a été jusqu’à affirmer en février dernier:  » Sans machine à voter, il n’y aura pas d’élections le 23 décembre 2018  » ! En toute incohérence, car son  calendrier électoral, publié le 5 novembre 2017, mentionnait, pour la période du 7 octobre au 15 novembre 2018,  » impression, conditionnement et livraison aux 15 hubs des bulletins de vote, des procès verbaux et des fiches de résultats « .

Les réserves exprimées par la représentation diplomatique sud-coréenne viennent se joindre à celles de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et de l’ambassadeur des Etats-Unis au Conseil de sécurité, Nikki Haley. Celle-ci   avait en son temps indiqué que  » les Etats-Unis ne soutiennent pas  » la machine à voter en raison du  » risque colossal  » que représenterait son utilisation pour la crédibilité des élections.

Même son de cloche au sein de l »Eglise catholique qui a pour sa part   » invité  » la centrale électorale congolaise   » à lever l’équivoque et les suspicions autour de la machine en acceptant sa certification par des experts nationaux et internationaux « .

Une machine à simplifier le vote et à en  réduire le coût?

La CENI présente sa  » machine à voter  » comme une  » machine à simplifier  » le vote et à en  » réduire le coût « . Cet appareil se présente sous la forme d’un écran tactile – disponible en français mais pas dans les langues nationales – sur lequel l’électeur choisit son candidat pour la présidentielle, pour la législative et pour la provinciale. La machine, dans laquelle il a glissé son bulletin de vote, imprime ses choix sur ce dernier et l’électeur le plie et le glisse dans l’urne. A l’issue du vote, cette machine doit donner les résultats totaux censés correspondre au comptage manuel des bulletins.

Par YHR

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