Il a grandement souhaité que la paix du Ressuscité guérisse les blessures en RDC

La tradition a été une fois de plus respectée au Vatican, en Italie, où le Pape François a adressé hier dimanche 1er Avril, à partir du balcon de la basilique Saint-Pierre son message de Pâques urbi et orbi « à la ville et au monde ».

Il reste très préoccupé par les conflits armés et d’autres tensions qui  touchent plusieurs pays à travers le monde qu’il n’a pas manqué de citer. Concernant la République démocratique du Congo, le Souverain pontife a clairement souhaité que « la paix du Ressuscité guérisse les blessures » .

La même prière a été  formulée à l’intention du Sud-Soudan. Ces deux pays avaient fait l’objet, il y a peu, d’une recommandation spéciale pour le retour de la paix à travers les intentions des prières  dans les paroisses catholiques. Sur  base de cet appel papal, l’Archidiocèse de Kinshasa a du programmer des messes dans ce sens sur toute l’étendue de la première ville de la RDC.

De toutes les façons, la situation tant politique que sécuritaire toujours préoccupante en RDC ne pouvait laisser indifférent cet Homme de Dieu dont les fidèles de l’Eglise catholique vivent particulièrement des moments difficiles sur plusieurs plans. La Conférence Nationale Episcopale du Congo (CENCO), qui a abrité en 2016 la signature de l’accord politique à la veille du second et dernier mandat présidentiel, continue à réclamer l’application globale du document.

Cette prise de position n’a jamais été du goût des autorités politiques qui reprochent aux Evêques de faire la part belle à l’opposition et d’autres acteurs de la société civile. L’entrée en scène du CLC (Comité Laïc de Coordination)  à l’éveil de la conscience collective et à la sensibilisation de la communauté internationale sur les véritables attentes des Congolais reste aussi mal comprise.

Cette structure a organisé trois marches pacifiques qui ont été brutalement réprimées avec  des morts à chaque organisation, à la suite des dérapages constatés dans les rangs des forces de l’ordre. Des paroisses et des écoles conventionnées catholiques ont été aussi les cibles de certaines attaques, ici sur place à Kinshasa et dans l’arrière pays. Dans le Grand Kasaï, plusieurs infrastructures ont été victimes de cette barbarie lors de l’insécurité attribuée au phénomène Kamuina Nsapu.

Meneurs d’hommes, les Evêques ne gardent pas silence face à ce qui arrive aux populations de leurs entités respectives. C’est dans ce cadre qu’il faut placer le message interpellateur de Mgr Melchisédech  Sikuli, de Beni-Butembo, de voir les fidèles de son diocèse se préparer à la Fête de Pâques de cette année liturgique dans des conditions d’insécurité.

Il avait manifesté son inquiétude le jeudi 29 mars en  déplorant le déplacement forcé de toute la population  de la Paroisse Notre Dame de Fatima de Kabasha, à cause des affrontements entre FARDC et miliciens. Les massacres et l’enlèvement des civils suivi des pillages de leurs biens dans d’autres paroisses et bourgades l’attristent également.

L’Abbé Chancelier de l’Evêque a de son côté lancé, le vendredi 30 mars dernier,  « un cri de détresse et d’appel vers tous ceux qui détiennent la responsabilité et la garantie constitutionnelles de la paix dans notre pays afin qu’ils dénichent une fois pour toutes l’énigme de cette série des massacres de notre pauvre population ».

C’est aussi la haute hiérarchie de la RDC qui est  interpellée par le Souverain pontife. Ce dernier a du annuler le déplacement vers Kinshasa en juillet et août 2017 à la suite de la crise politique qui n’est pas encore totalement au bout. Se confiant  au mois de mars de l’année passée à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, il avait laissé entendre « Il était prévu de me rendre aux deux Congo, mais avec Kabila cela ne va pas bien, je ne crois pas que je puisse y aller ».

Mars dernier comme cette année, la déception du Pape sur la RDC est toujours là. Ironie du sort. Espérons que cette fois- ci, le message du Souverain pontife trouvera un écho favorable.

Par MKM