Retombées du rapport sur la répression sanglante des marches pacifiques du CLC : Le parlement appelé à adopter la proposition de loi fixant les mesures des libertés des manifestations
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Cet appel a été lancé par 23 ongdh après la présentation du rapport alternatif préliminaire sur les événements du 31 décembre 2017, du 21 Janvier et du 25 février 2018 à travers le pays
Une coalition de 23 organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme a rendu public le jeudi 15 mars 2018 son rapport alternatif préliminaire sur les marches pacifiques organisées le 31 décembre 2017, le 21 Janvier et le 25 février 2018 et réprimées dans le sang par les agents de forces de défense et de sécurité du pouvoir en place.
La publication du rapport a eu lieu à la paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe, en présence de plusieurs acteurs de la société civile et de représentants des institutions et de missions diplomatiques accréditées en RDC.
Ce rapport de 39 pages contenant neuf chapitres est le résultat d’une synergie de ces ongdh qui ont fait le point de la situation sur l’ensemble du territoire national. Il s’agit entre autres, du Recic, du Renadhoc, le Sofepadi, l’Olpa, l’ANMDH, l’Acidh , l’Acat-RDC, et l’Aot.
Dans une série de recommandations adressées aux différentes institutions du pays notamment le Président de la République, ces organisations invitent Joseph Kabila à instruire le parlement pour qu’il adopte en urgence la proposition de loi fixant les mesures d’application des libertés des manifestations à la session de mars 2018 dont l’ouverture solennelle est intervenue hier jeudi 15 mars au Palais du Peuple.
Elles ont invité le gouvernement de la RDC à lever les mesures d’interdiction des manifestations pacifiques sur l’ensemble du territoire national. Mais également de revoir et renforcer le dispositif d’encadrement des manifestations publiques, en interdisant l’usage excessif de la force et des moyens disproportionnés par les forces de l’ordre lors des manifestations publiques.
Tout en saluant la bravoure des sociétaires du Comité Laïc de Coordination(CLC), les 23 organisations ont décri le contexte politique actuel poussant le CLC à déclencher des manifestations pacifiques, pour exiger l’application intégrale de toutes les dispositions pertinentes de l’Accord du centre interdiocésain dans leur volet décrispation politique.
Robert Ilunga Numbi, Directeur exécutif de l’ONGDH « les Amis de Nelson Mandela pour les Droits de l’homme »(AMNDH), a expliqué les grandes lignes de ce rapport qui est selon lui une analyse pédagogique qui raconte le comportement de la police et des manifestants avant, pendant et après les manifestations. A en croire le directeur exécutif d’ANMDH, le rapport de la Commission d’enquête mixte (CEM31-21) est un travail du gouvernement de la RDC qui concerne seulement la ville de Kinshasa tandis que leur rapport est alternatif préliminaire qui couvre l’ensemble du pays.
Les faits détaillés dans ce document décrivent la barbarie lors des événements du 31 décembre 2017, des 21 Janvier et 25 février 2018. Dans le cadre de lutte contre l’impunité, Robert Ilunga espère voir un jour les auteurs de cette barbarie répondre de leurs actes devant les cours et tribunaux. C’est pourquoi, ces organisations promettent de porter plainte contre les auteurs de cette barbarie. « Ce rapport est un outil de plaidoyer, tôt ou tard, les auteurs des violations des droits de l’homme répondront de leurs actes », réprimande Robert Ilunga.
Prêter une oreille attentive au cri du peuple
De toutes les situations étalées dans ce rapport alternatif préliminaire, les ongdh ont invité les autorités congolaises de prêter une oreille attentive au cri du peuple qui, selon elles, ne se retrouve pas dans leur manière de diriger le pays.
« Tant que sa voix ne sera pas entendue, ses revendications ne cesseront pas. Ce peule a besoin de jouir de ses libertés fondamentales confisquées pour des fins politiques, surtout que les élections approchent. Seul le peuple qui souffre aujourd’hui va remettre le pouvoir à qui il voudra », a dit Ilunga Numbi.
Au regard de la situation sur terrain, les 23 ONGDH rédactrices de ce rapport alternatif préliminaire invitent le Conseil de sécurité et la Monusco à maintenir sa mission de maintien de la paix en RDC aussi longtemps que la situation l’exigera et couvrir le territoire national des officiers des droits de l’homme chargés d’observer la situation des droits de l’homme en temps réel.
Elles demandent au conseil de sécurité de saisir, en application du chapitre 7 de la charte, le Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) afin d’initier des enquêtes, pour poursuivre les auteurs présumés des violations graves des droits humains , du droit international humanitaire et des crimes contre l’humanité relevant de sa compétence.
Par GKM