Quatre ans après sa mort : King Kester Emeneya toujours vivant dans la mémoire des mélomanes congolais
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Quatre ans viennent de s’écouler depuis la mort de l’artiste musicien Jean Mubiala Emeneya dit » King Kester Kwa Mambu Muntu ya Zamani Kwazolo zonso ». Pour célébrer quatrième anniversaire, plusieurs Kinois amoureux de la belle musique se sont joints hier mardi à la famille biologique de l’illustre disparu conduite par son frère Jolly Mubiala et » des Affaires « , et quelques membres de son groupe démembré Victoria Eleison pour aller déposer, dans la matinée, une gerbe de fleurs sur sa tombe aménagée au Nécropole entre Ciel et Terre, dans la commune de la N’sele , avant d’assister le même jour à une messe dite en sa mémoire à l’Eglise Saint Michel de Bandalungwa. Le mécène Georges Koshi qui est aussi l’un des admirateurs de cet artiste-musicien a tenu personnellement à aller réconforter la famille du défunt père de » Afimiko » basée à Kinshasa.
Décédé à Paris, en France, le 13 février 2014 à l’âge de 58 ans à la suite d’une longue maladie, l’ex-patron de l’orchestre Victoria Eleison a laissé quatre orphelins. Natif de Kikwit (ancienne province de Bandundu), King Kester avait débuté sa carrière dans une chorale catholique de cette ville, avant d’intégrer, à Kinshasa, le groupe Viva-la-musica de Papa Wemba, puis un bref passage dans Langa-Langa Stars. Fort de talent, il finit par fonder son propre groupe Victoria Eleison qui s’est imposé sur la scène musicale au pays et en Afrique.
Ses obsèques tenues au Palais du Peuple le 12 mars 2014 à Kinshasa sont comptées parmi les plus populaires qu’aient jamais connues des artistes congolais en terme de foules qu’elles avaient drainées. On avance le chiffre de plus de 800.000 dollars que le Gouvernement congolais avait décaissés pour l’organisation des obsèques de cet artiste talentueux qui à qui il a été décerné, à titre posthume, une médaille d’or de mérite civique, par le chancelier des Ordres nationaux en plus de ce qu’il a obtenu de son vivant.
Une reconnaissance de l’Etat congolais envers cet artiste hors pair auteur de plusieurs œuvres à succès et qui avait été l’un des premiers musiciens congolais à utiliser le synthétiseur dans ses chansons pour donner à celles-ci une dimension de la world music. Kester Emeneya aimait aussi bien s’habiller. D’où le surnom de » roi de Masatomo « , nom d’un couturier japonais, étant donné qu’il était un des adeptes de la » sape » qui a fait école sur les deux rives du fleuve Congo.
Le quatrième anniversaire de sa disparition a été, entre autres marqué par des défilés de sapeurs à Kinshasa, alors que l’album » Héritage » est réalisé par ses musiciens de Victoira Eleison Dream Team Dream Band ( VDTDB) est sur le marché. Pour sa part, son frère Jolly Mubiala vient aussi de composer » Hommage à King Kester « , pour l’immortaliser.
Du côté productions musicales, il faut signaler qu’Anthony Sampaio qui se considère comme le » descendant valable » de Kester Emeneya, a renoué hier avec la scène, à l’espace Extrême Ma Campagne.
Par Franck Ambangito