Selon le HCR : Les violences au Kivu obligent des Congolais à se réfugier dans les pays voisins
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L’agence onusienne appelle le Burundi, la Tanzanie et l’Ouganda à laisser les frontières ouvertes
Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) s’est dit alarmé par la récente flambée de violences dans l’Est de la RDC, ce qui pousse un grand nombre de Congolais à fuir vers le Burundi, la Tanzanie et l’Ouganda. Le HCR note que c’est depuis la semaine dernière que près de 7.000 personnes sont passées au Burundi voisin et 1.200 autres en Tanzanie. Selon le HCR, beaucoup d’autres sont déplacés à l’intérieur de la province congolaise du Sud-Kivu dans des conditions difficiles sans abri ni nourriture.
Des milliers d’enfants, de femmes et d’hommes ont ainsi abandonné leurs maisons, au milieu des opérations militaires intensifiées contre les groupes armés Maï Maï dans le Sud-Kivu. Ces réfugiés et déplacés internes indiquent fuir le recrutement forcé, la violence directe et d’autres abus commis par des groupes armés. D’autres disent avoir fui par peur et en prévision d’opérations militaires, signale l’agence onusienne.
« Il est impératif que les personnes fuyant les violences soient autorisées à passer en toute sécurité et que l’accès humanitaire aux personnes déplacées à l’intérieur du pays soit facilité », a déclaré le porte-parole du HCR, Babar Baloch lors d’un point de presse le mardi dernier à Genève.
Selon Babar Baloch, les réfugiés ont réussi à franchir les frontières du Burundi, en traversant notamment le lac Tanganyika à bord de petits bateaux de pêche. Mais les conditions d’accueil, au lac de Nyanza et Rumonge où arrivent ces réfugiés, sont clairsemés, avec des abris extrêmement limités, des installations sanitaires, de l’eau potable et de la nourriture.
Dans ces conditions, le HCR, en étroite collaboration avec les autorités burundaises et d’autres partenaires, transfère les réfugiés vers des centres de transit et des camps déjà surpeuplés dans le nord et l’est du Burundi.
Toutefois « les citoyens congolais ne sont pas le seul groupe affecté », met en garde le HCR qui s’inquiète également de la situation de plus de 43.000 réfugiés burundais de l’autre côté du lac au Sud-Kivu, principalement à Lusenda et à Mulongwe.
« Bien que ces lieux n’aient pas été directement affectés par les combats, il est essentiel que toutes les parties au conflit respectent le caractère humanitaire des sites où se trouvent les réfugiés burundais et s’abstiennent de mener des activités qui pourraient entraver la fourniture de l’aide humanitaire », tance le Porte- Parole du HCR.
Epuisés et malades.
En Tanzanie, le HCR signale que les Congolais s’y réfugient en traversant aussi le lac Tanganyika. Ils passent directement du Sud – Kivu à des endroits dans et autour de la ville de Kigoma. Alors que ces réfugiés arrivent parfois épuisés et malades, l’afflux continue d’exercer sur place une énorme pression sur les abris, l’eau et les installations sanitaires existants.
« Et beaucoup de gens n’ont d’autre choix que de dormir à l’air libre », a indiqué le porte-parole de l’agence onusienne qui se prépare également à transférer les nouveaux arrivants au camp de réfugiés de Nyarugusu, au nord-ouest de la Tanzanie.
Violences intercommunautaires en Ituri et au Nord-Kivu à la base de l’afflux de congolais en Ouganda
En Ouganda, les arrivées de Congolais ont également augmenté en raison des conflits au nord de la RDC, affirme le HCR.
Pour l’agence onusienne, les violences intercommunautaires dans la province d’Ituri, ainsi que les activités des groupes armés et les offensives militaires au Nord-Kivu ont conduit depuis décembre dernier, plus de 15.000 personnes à s’exiler en Ouganda à pied ou en traversant le Lac Albert à bord de bateaux de pêche ou de pirogues. Avec une moyenne quotidienne de 330 réfugiés, les arrivées répertoriées au cours du mois de janvier sont quatre fois plus importantes qu’en décembre.
Du coup, le HCR soutient les efforts déployés par les autorités pour accueillir les nouveaux arrivants et les transférer dans deux localités, Kyangwali à environ 50 kilomètres à l’est du lac Albert et Kyaka II dans le sud-ouest de l’Ouganda.
Le HCR est reconnaissant aux pays voisins d’avoir accueilli les réfugiés congolais. Il les exhorte aussi à garder leurs frontières toujours ouvertes d’autant que la situation en RDC est l’une des crises les plus complexes au monde et elle se détériore à mesure que les conflits locaux s’intensifient.
Au début de cette année 2018, près de 5 millions de Congolais qui sont déplacés, dont 674.879 exilés dans les pays voisins africains et environ 4,35 millions à l’intérieur du pays, a fait savoir l’agence Onusienne.
Par GKM