Disparue il y a deux ans : Sr Marie Misamu sera décorée ce lundi à titre posthume
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On se souviendra que par dérogation protocolaire, la cérémonie solennelle de la décoration de mérite civique culturelle à titre posthume de la Sr Marie Misamu, lors de ses obsèques, n’avait pas eu lieu, suite aux perturbations et désordres observés lors de ses funérailles tenues au Stade des Martyrs. Une situation qui avait même obligé la police à écourter ces obsèques par souci de maintien de l’ordre public.
De sources proches de l’ASBL « Artiste en danger » du bouillant Tsaka Kongo, on apprend que la médaille de mérite qui devait accompagner la dépouille de l’artiste Misamu sera finalement remise à sa famille biologique. Sauf imprévu, cette remise doit avoir lieu lundi prochain.
Approché le 16 janvier dernier au Village Léopards (Stade tata Raphaël) lors de la commémoration de deux ans de la disparition de l’artiste, son frère aîné Gégé Misamu s’est dit très satisfait que le travail de feue Marie Misamu puisse être enfin honoré par une médaille de mérite
Cantatrice gospel dont les œuvres musicales passent désormais pour un patrimoine culturel du pays , Marie Misamu avait rendu l’âme le 16 janvier 2016 à l’hôpital de l’amitié sino- congolaise de Ndjili , terrassée par un malaise cardiaque, alors qu’elle se trouvait en retraite de prières dans la périphérie de la ville de Kinshasa. L’auteur du refrain « Ngonga na ngai ekokoka mokolo nini ? » n’a plus regagné son domicile plongeant, ainsi sa famille et ses nombreux fans dans l’émoi.
Une chanteuse doublée du talent de comédienne, de cinéaste, et de couturière modéliste
Considérée comme un point d’intersection entre la musique chrétienne et celle dite profane, la Sr Marie Misamu côtoyait les artistes de deux bords sans préjugés, ni gênes. Un exemple d’humilité et d’abandon de soi avec gaieté de cœur en évangélisant par la chanson des faits sociaux.
Son originalité restera sans doute sa technique vocale hors pair et sa très forte personnalité que ni les critiques encore moins les folles rumeurs n’ont réussi à écorner. Ses tenues vestimentaires décentes sur scène, cousues de ses propres mains en tant que couturière modéliste demeure à ce jour un exemple à suivre pour les autres chantres.
Propulsée sur la scène par le chanteur Debaba El Shabab (ancien de Viva la musica et Choc Stars de Ben Nyamabo) reconverti dans les années 90, elle se signala à travers sa célèbre chanson « Seigneur » contenue dans son 1er tube « Dieu connait tout ».
Elle a aussi presté avec d’autres artistes de renom en musique chrétienne de la trempe de Charles Mumbaya, avant d’aiguiser ses talents jusqu’à voler de ses propres ailes.Elle a aligné des albums à succès entre autres « Mystère du voile ».
Artiste multidimensionnelle, elle a aussi fait du cinéma en prestant notamment dans la pièce « les habits neufs du gouverneur », avant d’évoluer aussi au sein du groupe de théâtre populaire « Cinarc ». Paix à son âme.
Par Franck Ambangito