Rectro 2017 : les Congolaises ont été face aux multiples défis
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Depuis la nuit de temps, les femmes congolaises sont confrontées à plusieurs défis. Il s’agit notamment des défis relevant de la sécurité, de la mise en œuvre de la parité homme-femme, de l’éducation, de la pauvreté, pour ne citer que ceux-là. L’année 2017 n’a pas dérogé à la règle.
Le combat pour l’amélioration des conditions socio-économico-sécuritaire des femmes a encore un long chemin à parcourir. La cause de la femme doit être prise en compte afin de permettre aux congolaises de trouver réellement de place dans une société où seul l’apport de l’homme ne saurait apporter l’équilibre.
A l’image d’un oiseau qui a besoin de ses deux ailes pour voler convenablement, tel est le monde qui doit utiliser les potentialités de l’homme et de la femme pour le développement de notre planète.
L’exécutif national a du pain sur la planche afin d’assurer la sécurité des congolaises en mettant en scène l’arsenal des lois pour assurer leur bien-être. Jusqu’aujourd’hui, il y a de celles qui sont encore victimes de violences sexuelles, en majorité dans la partie Est de la République. Des femmes et des jeunes filles sont violées presque chaque jour et leurs bourreaux courent la rue parfois à la recherche de nouvelles victimes.
Et pourtant, la Constitution est claire dans son article 15 stipulant : »Les pouvoirs publics veillent à l’élimination des violences sexuelles…». Ce phénomène s’observe dans le pays depuis plus d’une décennie, et cela nécessite donc une solidarité internationale dans le but de combattre ce mal ayant brisé la vie de beaucoup de femmes de la République Démocratique du Congo.
La mise en œuvre de la parité homme-femme, reconnue par la Constitution, pose encore problème dans les institutions du pays. En 2017, le gouvernement Tshibala entre en fonction après celui de Samy Badibanda ayant seulement fait trois mois.
Alors que les femmes congolaises attendaient voir leur quota revu à la hausse, c’est le contraire qui s’est produit. La question de l’application effective de l’article 14 de la Constitution qui stipule: «…La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.
L’Etat garantit la mise en œuvre de la parité homme-femme dans lesdites institutions» reste d’actualité et le restera peut-être pour longtemps tant que la volonté politique se passera de ce prescrit de la loi. Pendant que les Nations Unies projettent que la parité-homme soit un monde 50/50 à l’horizon 2030, les Etats membres sont appelés à pouvoir laisser plus d’espace à l’être féminin dans tous les domaines de la vie nationale.
En ce qui concerne le défi de l’éducation, certaines jeunes filles sont privées de leur droit à la scolarisation au profit des garçons. Confrontées entre autres au mariage précoce, des organisations internationales et nationales ne cessent de tirer la sonnette d’alarme pour que l’éducation des filles ne soit pas reléguée au second degré.
Le taux de scolarisation de la congolaise demeure faible par rapport à ceux de garçons. A cela s’ajoute la montée en puissance du phénomène fille mère. Une fois devenue mère, beaucoup de filles ont du mal à suivre normalement leur parcours scolaire, sans pourtant qu’elles ne puissent être récupérées par de formation professionnelle.
La situation socio-économique de la nation complique la survie de plusieurs ménages vivant dans la pauvreté. Une pauvreté qui frappe également la femme censée se lancer dans le secteur informel pour secourir son foyer en difficulté.
Cette situation a poussé certaines épouses dans la rue dans l’objectif d’exercer une activité lucrative. Et cette pauvreté a notamment des conséquences aussi bien sur les filles que les garçons de la famille étant donné que la société ne peut en aucun cas espérer mieux pour une progéniture qui n’a pas bénéficié d’une instruction de qualité faute de moyens financiers des parents.
Ces multiples défis confrontés par les congolaises font que ces dernières puissent enregistrer du retard dans plusieurs secteurs. Cela sous entend que l’année 2017 n’a pas été du tout rose pour ces femmes qui se battent à travers les organisations non gouvernementales afin de faire entendre leur voix par tous les moyens possibles.
Quels que soient les obstacles rencontrés par les dames sur le chemin de la reconnaissance de leurs droits, la victoire est certaine lorsqu’elles travailleront dans la détermination et l’unité. C’est l’unique moyen pour faire pression au pouvoir censé prendre en considérations les exigences légitimes des femmes congolaises.
Par Tantia Sakata