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Après deux pluies meurtrières du 4 et 7 janvier : Les populations de Kinshasa attendent désormais du gouvernement Tshibala des actes

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Après deux pluies meurtrières du 4 et 7 janvier : Les populations de Kinshasa attendent désormais du gouvernement Tshibala des actes

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Entre-temps, plusieurs habitants sinistrés du quartier DUMEZ passent la nuit à la belle étoile

5 jours après la catastrophe naturelle qui a endeuillé la population de Kinshasa, suite aux pluies diluviennes du 4 et du 7 janvier 2018 ayant causé des inondations, des glissements de terrains et la destruction de plusieurs maisons d’habitation, le Premier ministre Bruno Tshibala a mobilisé son équipe gouvernementale le lundi 8 janvier pour aller palper du doigt les réalités du terrain.

Tshibala a effectué cette visite en compagnie du Vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, M. Emmanuel Ramazani Shadary qui a eu à présider une réunion de crise au lendemain de la pluie meurtrière du 4 janvier à l’issue de laquelle des actions préventives avaient été promises, pour éviter que le pire se reproduise.

Alors qu’une assistance aux sinistrés était organisée et qu’un deuil de deux jours a été décrété, sur instruction de la haute hiérarchie du pays, une autre pluie est venue allonger la liste de morts à Kinshasa le dimanche 07 janvier.
Face à cette situation, certains observateurs pensent que l’équipe Tshibala doit déjà passer aux actes en débloquant des moyens conséquents, pour permettre aux 14 ministères concernés par ces catastrophes de se focaliser sur les efforts à déployer, afin d’éviter d’autres victimes en cette période de fortes pluies.

Ces actes doivent non seulement porter sur l’assistance aux familles endeuillées, mais aussi porter sur l’assainissement de la capitale, à travers des travaux de curage de caniveaux et rivières, l’évacuation des immondices, la lutte contre l’extension des têtes d’érosion qui se sont déclarées dans plusieurs quartiers, la délocalisation des populations vivant dans les zones menacées, et le traitement efficace de l’eau de consommation courante.

Ces actes attendus du gouvernement Tshibala à travers la commission présidée par le VPM Shadary pourront, s’ils sont vite réalisés, éviter la résurgence de l’épidémie de choléra dans la capitale dont les conséquences, dans le contexte actuel, sont à redouter.

Plusieurs défis à relever

Concernant la visite effectuée par l’actuel locataire de la Primature, cette descente sur le terrain en compagnie du VMP Shadary et d’autres membres du gouvernement a permis à ces derniers de visiter les sites détruits par cette catastrophe naturelle dans les communes de Selembao, Bandalungwa, Lemba, Limete et Mont-Ngafula.

Dans la commune de Mont Ngafula que le VPM Shadary connaît très bien en sa qualité d’un des notables et non de moindres de celle-ci, il sied de signaler que le site de Dumez a été très affecté. Car, des maisons ont été emportées par les eaux de pluies et des familles entières englouties sous les décombres. Pour rappel, la pluie de la nuit du mercredi 03 au jeudi 04 janvier et celle du dimanche 7 janvier ont endeuillé plusieurs familles kinoises suite aux inondations et glissements de terrains et des dégâts matériels importants.

Pendant ce temps, au quartier Matadi Kibala, précisément à l’arrêt « EN VRAC » situé sur la Nationale numéro 1, dans la commune de Mont-Ngafula, le passage des véhicules était devenu presqu’impossible le dimanche et le lundi derniers, suite au blocage de la chaussée par deux camions remorques retenus par du sable emmené par des eaux de pluie en provenance de la grande avenue appelée Kabila.

Selon les informations reçues à propos de ces embouteillages, les membres des familles éprouvées qui accompagnent leurs morts vers le cimetière de Benseke nouvelle cité et Mingadi étaient même obligés de poursuivre leur parcours en transportant les cercueils par les mains avant de trouver un autre moyen comme des taxis moto pour poursuivre leurs chemins vers le cimetière.

Un enfant de 3 ans trouve la mort au quartier Masanga Mbila

Sans compter des dégâts matériels, un enfant de 3 ans du nom d’Emmanuel Mvula a trouvé la mort dans son lit au quartier Masanga Mbila, suite à l’écroulement du mur d’une maison provoqué par la pluie de dimanche à Kinshasa. Le drame a eu lieu sur l’avenue Lukunga dans la commune de Mont-Ngafula.

Un mort qui est venu alourdir le bilan de victimes décédées (une cinquantaine de morts sur l’ensemble de deux pluies qui se sont abattues sur la capitale en une semaine ! Situation qui a obligé le gouvernement de la République à décréter deux jours de deuil national.

Les sinistrés de DUMEZ passent la nuit à la belle étoile

Suite à la forte pluie du dimanche 07 janvier dernier, après plusieurs mois de menace, le bassin de rétention d’eau de pluie situé dans la localité DUMEZ dans la commune de Mont-Ngafula a fini par céder sous la pression des eaux qui ont emporté tout ce qu’elles trouvaient sur leur passage.

Plusieurs dégâts matériels sont signalés, notamment des maisons d’habitation, des boutiques et d’autres biens de valeur emportés par la pression de ces eaux. Il n’y a pas eu de morts. Mais voulant échapper aux éboulements de terre, plusieurs personnes se sont retrouvées fracturées.

Selon les habitants de ce coin de la capitale, cette situation était prévisible car elle a été décriée plusieurs fois par ces derniers qui ne cessaient de lancer un appel aux autorités compétentes. Il convient de signaler ici que le débordement de ces eaux de ce bassin de rétention  présente un grand danger non seulement  pour le camp des officiers français DUMEZ qui est à quelques mètres de cette grande érosion, mais aussi et surtout pour la route Matadi appelée la Nationale numéro 1.

Le Camp des officiers militaires de Badiadingi, situé sur la route de Matadi, entre la Cité Mama Mobutu et la station de télécommunication de Binza-UPN, dans la commune de Ngaliema se retrouveraient aussi dans la même situation malheureuse. Ces deux sites ont été toujours menacés par plusieurs têtes d’érosions qui préoccupent peu les autorités compétentes.

Il y a quelques années, ces érosions avaient déjà englouti plusieurs bâtiments, notamment des villas 114, 107, 115, 106 et 104 érigées grâce aux fonds du trésor public. Il faut rappeler que c’est suite à des constructions anarchiques et à la destruction des collecteurs construits à l’époque que ces endroits sont aujourd’hui menacés de disparition. Une destruction causée à la suite du vol des pierres par des inciviques.

Face à ce tableau très sombre, les populations sinistrées de Kinshasa attendent désormais des actions efficaces du gouvernement et non de simples paroles de compassion.

Par Thony Kambila

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