Lambert Mende confirme la détermination du gouvernement à financer la CENI
Partager
Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, a organisé hier jeudi dans son cabinet de travail, une conférence de presse, en vue de faire l’état de la Nation après l’adoption par le Parlement de la loi électorale, de donner la position du Gouvernement sur le financement du processus électoral en cours, y compris sa réaction par rapport à l’enquête de Radio France Internationale et de l’agence Reuters sur le procès des présumés membres de groupe Kamuina Nsapu de Kananga.
Le Porte-parole a confirmé la détermination du Gouvernement à mettre à la disposition de la Commission Eectorale Nationale Indépendante (CENI) les fonds prévus pour l’organisation de l’élection présidentielle et des élections législatives nationales et provinciales en 2018. Il est convaincu que pour l’année 2017, le processus électoral a pu être lancé suite aux allocations du Gouvernement avec l’appui logistique de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).
Lambert Mende a indiqué également que les promesses faites à la CENI par les partenaires extérieurs ne sont pas encore honorées jusque-là, avant de déplorer le fait que « ces promesses se diluent au fur et à mesure que se rapprochent les échéances électorales dans un nuage de conditionnalités et d’ultimatums surannées ».
Selon lui, l’adoption par les deux chambres du parlement de la loi électorale prouve la bonne foi du Gouvernement à vouloir remplir ses engagements. Toutefois, il a dénoncé le fait qu’une partie de l’opposition a préféré boycotter les séances d’examen de cette loi à l’Assemblée nationale.
Le Porte-parole voit en cette loi des innovations qui conduiront à la rationalisation des interactions politiques et à la respiration normale des institutions. Et d’ajouter « l’introduction d’un seuil minimum de représentativité qui vise la réduction, sur des bases objectives, du nombre de partis politiques et l’élimination des candidatures fantaisistes qui rendent très laborieux l’accomplissement par un grand nombre d’électeurs de leur devoir civique et le travail de dépouillement des résultats par la CENI… ».
En ce qui concerne la sécurité dans le pays, Lambert Mende a fait savoir que l’insécurité ayant régné dans les provinces du Kasaï et du Kasaï Central ainsi que dans deux territoires de la province de la Lomami ont perturbé les opérations d’enrôlement des électeurs. C’est seulement après le retour au calme que ces opérations ont pu avoir lieu.
L’homme a rassuré que les présumés assassins qui ont instrumentalisé le label «Kamuina Nsapu» pour semer la mort se trouvent entre les mains de la justice.
« Le Gouvernement exprime le vœu de voir éclater la vérité sur ces crimes abominables commis contre notre pays et des nombreuses victimes congolaises et étrangères ». Il a notamment condamné le massacre de 14 casques bleus tanzaniens au Nord-Kivu.
Enquête de RFI et Reuters
La Gouvernement Congolais n’est pas du tout satisfait de l’enquête menée par deux journalistes de RFI et de l’agence Reuters sur l’assassinat de deux experts de l’ONU dans le Kasaï Central au mois de mars 2017. Pour le Porte-parole Mende, cette enquête qui veut rendre son Gouvernement responsable de la mort de ces deux experts a pour objectif de remettre en cause « la version du parquet militaire congolais partagée par la Commission d’enquête mise en place par le Secrétaire général de l’ONU accusant les insurgés Kamuina Nsapu d’avoir assassiné ces deux enquêteurs onusiens pour essayer d’induire la culpabilité du Gouvernement congolais dans ce crime odieux ».
A l’en croire, l’enquête de deux journalistes ne contient aucun élément nouveau. « Tous les éléments dont ils ont fait état ont été publiquement évoqués au procès qui oppose devant les cours militaires supérieures de Kananga et Mbuji-Mayi les auditeurs militaires supérieurs près ces juridictions aux personnes impliquées dans les violences au sein de l’espace Kasaïen et notamment dans l’assassinat des deux experts de l’ONU ».
Ainsi, dit-il, la justice attend du journaliste de la RFI des éclaircissements sur ses quatre contacts téléphoniques avec le présumé principal bourreau Kabasele Manga de deux experts onusiens. Un contact qui n’est nullement mentionné dans l’enquête. « Des appels qui sont répertoriés dans le relevé que la police scientifique a mis à la disposition des magistrat », a conclu le Porte-parole Mende.
Par Tantia Sakata