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L’ampleur de la malnutrition en RDC a des conséquences néfastes sur le développement du pays

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L’ampleur de la malnutrition en RDC a des conséquences néfastes sur le développement du pays

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Deux experts en nutrition se sont confiés jeudi 21 décembre 2017 à La Tempête des Tropiques pour expliquer les causes et les conséquences de la malnutrition qui est un problème de santé publique en RDC compte tenu de son ampleur.

Il s’agit du Dr Toussaint Tusuku, chef de division des interventions au Programme National de Nutrition (PRONANUT) et du Dr Annie Mitelezi, administratrice chargée de la nutrition à l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’Enfance) en RDC. Les deux experts ont indiqué que selon les résultats de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) menée en RDC en 2013-2014, 43% d’enfants de moins de 5 ans (6 millions d’enfants) sont atteints de malnutrition chronique alors que 8% d’enfants de moins de 5 ans (2 millions) souffrent de malnutrition aigue.

Les causes et les conséquences de la malnutrition

La malnutrition est une cause sous-jacente de décès par maladies infectieuses chez l’enfant dans les pays en développement, en général, et en République Démocratique du Congo en particulier. Le Dr Tusuku du PRONANUT explique qu’elle est la résultante d’une alimentation inadéquate due à des pratiques alimentaires inappropriées et aux maladies infectieuses et parasitaires qui se développent dans des conditions d’hygiène environnementale, individuelle et collective déficientes.

Selon le Dr Tusuku, la malnutrition chronique est celle qui s’installe progressivement dans la vie de l’enfant pendant les 1000 premiers jours de sa vie (de la conception jusqu’à l’âge de 2 ans). Cette période est le moment propice pour la combattre. Dès qu’un enfant atteint de la malnutrition chronique dépasse l’âge de 2 ans, les séquelles de cette malnutrition deviennent irréversibles et ne peuvent plus être soignées.

Ces séquelles sont notamment une petite taille qui ne correspond pas à l’âge de l’enfant ainsi que la croissance et la maturation du cerveau qui sont affectées. Les déficits cognitifs se manifestent par des difficultés de mémoire, une lenteur intellectuelle ou des troubles spécifiques d’apprentissage en lecture et en écriture.

Le chef de division chargé des interventions au PRONANUT soutient qu’à l’âge adulte, la malnutrition chronique affecte la productivité car les personnes ayant souffert de cette forme de malnutrition ont un faible rendement. Pour un pays comme la RDC qui a la vocation de l’émergence, un nombre élevé de cas de malnutrition chronique bloque cette émergence, indique ce médecin.

Le Dr Tusuku explique par ailleurs que la malnutrition aigue est souvent la conséquence d’une alimentation insuffisante durant la période ayant précédé l’observation d’une perte de poids consécutive à une maladie. C’est une malnutrition qui s’installe brutalement avec un risque de décès élevé chez les enfants. Un enfant souffrant de cette forme de malnutrition est maigre et émacié.

L’UNICEF apporte son appui au gouvernement congolais dans la lutte contre la malnutrition

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) travaille en partenariat avec le gouvernement congolais dans plusieurs domaines dont celui de la nutrition de la mère et de l’enfant. Selon le Dr Annie Mitelezi du programme Nutrition à l’UNICEF/RDC, cette agence de l’ONU appuie le gouvernement dans l’élaboration des documents normatifs portant sur la lutte contre la malnutrition. L’UNICEF, indique-t-elle, apporte aussi un appui financier au gouvernement et aux ONG pour mettre en œuvre les stratégies élaborées dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.

Selon Mme Mitelezi, il existe de petits gestes peu coûteux en matière de nutrition, mais qui sauvent des vies. Si la communauté arrive à s’en approprier, beaucoup d’enfants peuvent être sauvés. Ces interventions, soutient-elle, sont indispensables pendant les 1000 premiers jours de l’enfant, c.à.d. de la conception à l’âge de 2 ans.

Ces interventions sont notamment la prise par la femme enceinte des comprimés de fer car l’anémie contribue beaucoup à la survenue de la malnutrition, et la consommation d’un repas supplémentaire pendant la grossesse. Il faut aussi mettre l’enfant au sein maternel dés l’heure qui suit l’accouchement car ce premier lait appelé colostrum est très riche en nutriments et joue le rôle de premier vaccin.

Le bébé doit être nourri exclusivement au sein maternel pendant les 6 premiers mois de sa vie car le lait maternel est un aliment complet qui protège l’enfant contre les infections et la malnutrition.

Par Norbert Tambwe

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