Ce 31 décembre : Les laïcs catholiques dans la rue !
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Comme le 16 février 1992, il s’agit de dire « NON » à la situation actuelle, à la confiscation de la démocratie par une poignée d’individus, au silence coupable et cynique des dirigeants face à la misère généralisée de la population, aux viols, aux massacres, à l’utilisation des groupes armés pour terroriser et réprimer des manifestations pacifiques
Le Comité Laïc de Coordination (CLC) appelle le peuple congolais à une grande marche, à travers l’ensemble du territoire national, « pour libérer l’avenir du Congo ». Le message a été lancé hier jeudi 21 décembre 2017, sous une pluie battante, à la paroisse Saint Joseph de Matonge, par le staff du CLC conduit par les professeurs Isidore Ndaywel, Thierry Nlandu, Justin Okana, frère Julien Lukengu et Léonie Kandolo.
Des stratégies sont montées dans différentes paroisses pour la réussite de cette manifestation pacifique.
Ces laïcs catholiques entendent rééditer l’exploit du 16 février 1992, lorsqu’ils avaient inondé les rues de l’ex Zaïre, accompagnés des prêtres, pour manifester leur ras-le-bol face au régime dictatorial et sanguinaire de Mobutu. Marche des chrétiens qui avait déstabilisé et fragilisé ce régime, obligeant le maréchal à se retirer à Kawele, fuyant ainsi la capitale.
« NON » à la situation actuelle
« Comme le 16 février 1992, unissons nos efforts et nos forces pour dire non à cet esclavagisme imposé par l’oligarchie au pouvoir. Nous disons non à la situation actuelle, en attendant de le faire de manière plus décisive dans les urnes en 2018.
Nous disons trois fois : non à la confiscation de la démocratie par une poignée d’individus, non au silence coupable et cynique des dirigeants face à la misère généralisée de la population alors que les richesses nationales continuent à être pillées et dilapidées, non aux massacres des compatriotes du Kivu, du Kasaï et du Tanganyika, non aux viols de nos mères, de nos sœurs et de nos filles, non à l’utilisation des groupes armés pour terroriser et massacrer les populations, non à la répression aveugle des manifestations pacifiques », lit-on dans ce message.
Et d’ajouter, « puisque nous voulons des élections crédibles, condition indispensable pour mettre fin à la crise actuelle de légitimité, puisque nous voulons d’un Congo libéré de la dictature, de la corruption, de l’impunité, de l’injustice et de la confiscation des institutions publiques et judiciaires, libérons-nous de la peur, de la résignation et de l’inertie coupable ».
Les laïcs rappellent que le 2 décembre 2017, le CLC a pris la communauté nationale et internationale à témoin, invitant les gouvernants congolais à respecter les mesures de décrispation de la scène politique, tel que décidé par l’Accord de la Saint Sylvestre.
Il ne s’agissait que de remplir des conditions préalables pour des élections réellement crédibles, notamment la libération sans conditions des prisonniers politiques, la fin de l’exil des opposants menacés d’arrestation à leur retour au pays, la libéralisation des espaces médiatiques, la fin du dédoublement des partis politiques, la restructuration de la Ceni afin de recréer la confiance entre l’électorat et l’institution organisatrice des élections, la confirmation de la volonté du chef de l’Etat de ne pas briguer un troisième mandat comme l’exige la Constitution pour rassurer l’opinion.
Malheureusement, cet appel est resté lettre morte.
La volonté politique d’agir dans le sens de la paix et du service à la communauté est totalement absente. « La mauvaise foi des dirigeants est plus qu’évidente dans la gestion de l’alternance politique ». Aussi, fidèles aux valeurs chrétiennes et aux idéaux pour lesquels les pères de l’indépendance ont fait le sacrifice de leur vie, les laïcs croient que « le temps est venu, sans haine ni rancœur, de donner à ces mêmes idéaux leurs formes concrètes par l’exigence du respect de cet accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016, l’unique feuille de route solidement fondée sur la Constitution de la République ».
Pour eux, parce que cet accord est violé chaque jour davantage, cela nécessite une synergie d’efforts pour dire NON à la dictature.
Soutien à l’action des cloches
Le Comité Laïc de Coordination invite, enfin, le peuple congolais, dans tous les quartiers et communes de la ville de Kinshasa, à participer à l’action des cloches qui a lieu tous les jeudis entre 21h et 21h15 dans toutes les paroisses de l’archidiocèse de Kinshasa, par un concert des casseroles, sifflets, klaxons et autres ustensiles… pour faire monter, vers Le Très Haut, le cri de détresse du peuple souffrant de Dieu en République démocratique du Congo.
Par LM