La police ayant investi les grands carrefours comme à l’accoutumée : La marche du 19 décembre bloquée par les forces de l’ordre
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La ville de Kinshasa a tourné au ralenti avec des magasins et des bureaux ouverts, mais peu d’affluence
La marche programmée le 19 décembre 2017 par le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales acquises au changement, Rassop, et officiellement annoncée auprès de l’autorité urbaine, a été étouffée dans l’œuf, comme les précédentes. Le motif est que le pouvoir n’en a pas voulu.
Car laisser se dérouler librement une manifestation de l’opposition, fusse-t-elle pacifique, équivaut à une mort politique certaine. Surtout que la marche étouffée mardi s’est inscrite dans le cadre de différentes activités programmées avec pour finalité le départ de Joseph Kabila du pouvoir.
Pour rappel, ce dernier a épuisé son second et dernier mandat, conformément à la constitution, depuis le 19 décembre 2016, mais refuse de partir. Face au refus manifeste et catégorique du pouvoir d’organiser les élections en temps voulu pour permettre l’alternance du pouvoir, l’opposition politique regroupée au sein du Rassop a envisagé une série de manifestations à caractère pacifique afin de contraindre le pouvoir en place de respecter la constitution.
Présence massive de la police
En effet, les grands carrefours ont été envahis tôt le mardi matin par la police, non pour encadrer les manifestants, mais pour les empêcher de s’exprimer par la rue. Pour un Etat dit démocratique, la méthode utilisée est rétrograde et anachronique. D’autant que dans un régime démocratique, le pouvoir ne peut faire ombrage aux manifestations publiques, surtout non violentes. Le même pouvoir applique paradoxalement la politique de deux poids deux mesures.
Dans certaines parties de la capitale comme l’ex-district de la Tshangu, des jeunes gens ont tenté de braver les forces de l’ordre, mais ces dernières, armées jusqu’aux dents, se sont montrées inexpugnables et prêtes à faire usage des gaz lacrymogènes, se trouvant dans l’obligation de les dissuader. Dans cet état d’esprit, les magasins appartenant pour la plupart aux expatriés ont ouvert les portes, surtout en ville, mais les clients se faisaient compter au bout des doigts. La plupart des Kinois ayant choisi de rester chez eux.
Changer de stratégie
Il est grand temps pour l’opposition de changer de stratégies si elle veut atteindre ses objectifs dans l’avenir, notamment en organisant des manifestations surprises. Se conformer toujours à la constitution en informant l’autorité urbaine jusqu’à lui préciser l’itinéraire à suivre consistera d’office à consacrer le fiasco.
Quand bien même on a toujours dit et répété que le peuple est détenteur du pouvoir et est l’unique source de légitimité. Qu’est ce qui a fait qu’en janvier 2015 la rue avait réussi à faire entendre sa voie en faisant échec à la tentative de manipulation de la loi électorale ?
Par GO