19 décembre : triste anniversaire pour la RDC !
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Face aux nombreux policiers et militaires déployés pour étouffer la marche de l’Opposition, les Kinois ont transformé la manifestation en une journée ville morte largement suivie et qui a coûté au pays un important manque à gagner en termes de recettes
19 décembre 2016 – 19 décembre 2017, cela fait une année jour pour jour depuis l’expiration du second et dernier mandat constitutionnellement reconnu à Joseph Kabila, actuel chef de l’Etat, à la tête de la République Démocratique du Congo.
Un anniversaire que l’Opposition congolaise regroupée au sein du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement voulait célébrer le mardi 19 décembre 2017 par une marche pacifique qui, à en croire Jean-Marc Kabund a Kabund, Secrétaire Général de l’UDPS, devait partir de l’Echangeur de Limete jusqu’au boulevard triomphal, comme point de chute.
Mais, cette marche a été étouffée par le pouvoir qui, par la voix du maire de la capitale, André Kimbuta, s’est opposé à l’organisation de cette manifestation pacifique. Et pour traduire en acte ce refus, plusieurs policiers et militaires armés ainsi que des canons à eau ont été déployés aux différents carrefours de la ville province de Kinshasa dès les premières heures de la journée de mardi.
Face à cette situation, la population de la capitale qui, dans sa majorité, aspire au changement démocratique au sommet de l’Etat, a décidé de rester chez elle, transformant ainsi la manifestation en une journée ville morte qui a paralysé les activités commerciales et la circulation pendant plusieurs heures à travers la ville.
Alors que le pouvoir misait sur la circulation des bus de la Transco, principale société de transport en commun de la ville, pour montrer à la face du monde que la journée du 19 décembre 2017 était normale malgré l’appel à manifester lancé par l’Opposition, ces bus ont eu du mal à trouver des clients hier mardi à Kinshasa.
Transco, société subventionnée par l’Etat, a donc travaillé à perte mardi, comme l’on a pu le constater sur les différents axes routiers exploités par ces bus. Craignant d’essuyer des jets de pierres de la part de jeunes militants de l’Opposition, certains receveurs de ces bus ont même jugé bon de se camoufler en passagers à bord où ils étaient appelés à vendre les tickets.
Le manque à gagner a été aussi énorme tant pour les commerçants indo-pakistanais qui ont pris le risque d’ouvrir leurs magasins, que pour la plupart d’entreprises publiques à caractère commercial qui se sont efforcées de fonctionner tant soit peu. On imagine donc l’ampleur du manque à gagner pour le régies financières telles que la DGDA, la DGI, la DGRAD, la DGRK, ainsi que pour des entreprises telles que la SCPT (ex-Onatra), et les sociétés commerciales du secteur pétrolier.
Le pouvoir a donc tort de crier victoire pour avoir étouffé la marche pacifique que voulait organiser le Rassemblement de l’Opposition pour commémorer à sa manière le triste anniversaire du 19 décembre. Car, le revers essuyé hier par le pays en termes de recettes vient ternir davantage le climat des affaires rendu déjà sombre par la crise politique qui secoue la RDC.
Au lieu de verser dans l’autosatisfaction en affirmant que la marche que l’Opposition voulait organiser à travers le pays n’a pas eu lieu, un gouvernement responsable devrait se sentir interpellé par l’ampleur de manques à gagner en termes de recettes que le pays enregistre depuis quelque temps, à cause de la crise politique qui perdure, à cause de la non organisation des élections dans le délai défini par la Constitution.
Par DwD