Contrairement au calendrier électoral 2017-2018 publié le 5 novembre par la CENI : La promulgation de la loi électorale révisée renvoyée sine die
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La promulgation par le Chef de l’Etat du texte révisé de la Loi n°06/006 du 9 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales continue de faire couler beaucoup d’encres et salives dans les milieux socioculturels en République Démocratique du Congo.
Prévue le 15 décembre 2017 dans le calendrier électoral publié le 5 novembre dernier par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), cette promulgation n’a pas eu lieu, à cause des manœuvres politiciennes dilatoires ourdies par les ténors du régime en place.
Tout porte à croire que, ce régime principalement animé par le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) cher au Président Joseph Kabila, aurait instrumentalisé le Gouvernement dirigé par le Premier ministre Bruno Tshibala, pour déposer au Parlement de la République le texte du projet de loi modifiant et complétant la loi électorale susmentionnée en retard.
Selon toute vraisemblance, l’objectif serait de provoquer un retard dans la mise en œuvre dudit calendrier et d’avoir le prétexte de reporter, une fois de plus, la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales du 23 décembre 2018.
C’est ainsi que les deux chambres du Parlement, à savoir l’Assemblée Nationale et le Sénat, n’ont pas pu finaliser le processus d’examen et d’adoption dudit projet de loi dans le timing fixé dans le calendrier de la CENI et que, par conséquent, la loi électorale révisée n’a pas pu être promulguée dans le délai requis.
Sous un autre chapitre, les dissensions persistantes entre l’Assemblée Nationale qui, à l’issue de la réunion de la commission mixte paritaire, a préféré que le seuil de représentativité des partis soit maintenu à 1% au niveau national, alors que le Sénat voudrait que ce soit limité au niveau provincial, ne sont pas de nature à faciliter un meilleur déroulement et un bon aboutissement du processus électoral en cours.
Pareille situation s’avère, aux yeux des observateurs avertis, si grave qu’elle risque de compromettre dangereusement la paix sociale en République Démocratique du Congo déjà menacée par la tension et une insécurité toujours grandissante dans la quasi-totalité de ses provinces, au moment où les Congolaises et Congolais font face à la hausse vertigineuse des prix des services et biens de consommation courante, sans compter tant d’autres calamités qui rendent la vie particulièrement difficile.
Cette situation peut néanmoins être évitée si les ténors du régime en place qui l’entretiennent acceptent de faire preuve de patriotisme et de respecter les lois ainsi que les engagements librement consentis en vue de léguer à leur postérité un pays fort, fondé sur des bases solides d’une réelle démocratie.
Dans cette optique, d’aucuns souhaitent que la session parlementaire extraordinaire prévue le 2 janvier 2018 soit l’occasion de trouver un consensus entre les deux chambres du Parlement et de redonner l’espoir à la nation congolaise qui vit dans une psychose généralisée.
Par Asiyeshindwa