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Procès de Kavumu: la société civile et la Fondation Panzi saluent le verdict

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Procès de Kavumu: la société civile et la Fondation Panzi saluent le verdict

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La société civile du Sud-Kivu se félicite de  la condamnation à la prison à vie du député  Batumike Rugimbanya Frédéric et 10 de ses coaccusés. Mais les amendes à payer aux victimes ne sont pas  à la hauteur des crimes commis contre elles, selon la structure.

Son président, Patient Bashombe espère que ces amendes, modiques soient-elles, seront effectivement payées aux victimes et à leurs familles. Pour lui, ce procès est un symbole positif en faveur des victimes des atrocités qui ont vu leurs bourreaux condamnés devant elles à Kavumu.

11 personnes ont été condamnées le mercredi 13 décembre 2017 à la prison à vie  pour des violences sexuelles contre 38 enfants, constitutives de crimes contre l’humanité.  Parmi eux, un député provincial Frédéric Batumike Rugimbanya considéré comme le cerveau moteur de la bande. Cela est considéré par nombreux comme une victoire pour les victimes, les familles, la communauté de Kavumu, les organisations mobilisées sur place et aussi pour la justice en RDC.

Satisfaction aussi pour la Fondation Panzi

De  son côté, le Dr Denis Mukwege, président du Conseil d’Administration de la Fondation Panzi et Directeur Général de l’Hôpital de Panzi, un établissement médical spécialisé dans le traitement et la prise en charge des femmes et filles victimes des violences sexuelles, a  salué le verdict rendu par la Cour militaire du Sud-Kivu dans le procès de Kavumu.

« Le verdict a été exemplaire : douze condamnations pour crimes contre l’humanité ont été prononcées. Ces condamnations devraient augurer l’avènement de la victoire de la Justice sur la culture de l’impunité en République Démocratique du Congo », a noté la Fondation Panzi dans un communiqué.  « Je félicite les parents des victimes pour leur courage. Ils ont su tenir bon jusqu’à la fin du procès malgré les menaces et les intimidations de toutes sortes.ls ont su braver la peur, la honte, la stigmatisation pour faire valoir leur droit.

Je salue avec respect et grande émotion ce vent de vérité et de fermeté qui souffle sur notre justice militaire qui a su montrer à la face du monde qu’elle est capable de dire le droit et rien que le droit quelle que soit l’influence politique du prévenu », dit le réparateur des femmes dans un communiqué. Pour le  Dr Denis Mukwege, ce verdict donne l’espoir à la multitude des victimes silencieuses et traumatisées qui n’osent se plaindre, faute de foi en notre justice.

« Ce procès de Kavumu est un message fort adressé aux dirigeants politiques, à tous niveaux, qui entretiennent des milices. Des milices qui tuent et violent les civils, attaquent les forces armées congolaises et les forces des Nations Unies. Des milices qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité judiciairement imprescriptible. Le message envoyé est clair, tôt ou tard la justice vaincra », tance –t-il.

Il a exprimé sa gratitude au staff de l’hôpital de Panzi, de la Fondation Panzi et aux collaborateurs des organisations PHR et TRIAL sans oublier les experts en droit humanitaire et international ainsi qu’aux experts psychologues pour leur soutien aux victimes et la détermination à faire aboutir ce procès. A en croire ce médecin, cette collaboration fera date et constitue un exemple d’humanisme, d’altruisme et d’efficacité ;  un modèle  de lutte contre l’impunité dans les zones de conflit.

Suspens  

Pour lui, il reste à résoudre ‘épineuse question de réparations.
Denis Mukwege note que pour certaines de ces enfants violées en dessous de l’âge de vingt-quatre mois, il faudrait non seulement leur assurer un suivi psychologique et médical pendant au moins les 17 ans à venir, mais aussi une évaluation complète des conséquences de ces viols avec extrême violence, sur leur sexualité, leur fertilité et leur comportement.

Cela ne pourra se faire que lorsqu’elles atteindront leur majorité. Le processus de leur guérison ne fait donc que commencer, a –t-il précisé. « Avec davantage de volonté politique nous pouvons vaincre l’impunité, bâtir un monde plus sûr et un meilleur avenir pour nos enfants et les générations futures », dit-il.

Un signal fort, selon VSV

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) salue également le verdict rendu qu’il juge comme un signal fort dans la lutte contre l’impunité des crimes contre l’humanité. Pour la VSV, les victimes de cette affaire  ont fait l’objet de viol avec « destruction des organes génitaux » de la part des miliciens de l’Armée de Jésus prétextant devenir ainsi invulnérables lors des combats  après des rapports sexuels avec des fillettes.

  Selon l’ONGDH, ce  verdict constitue à la fois un motif de soulagement et une satisfaction pour les victimes et leurs familles. Il s’agit pour la VSV, un signal fort à l’égard d’autres auteurs des violations des droits de l’homme en général et de viols en particulier qui continuent de jouir de l’impunité en RDC. L’association exhorte par ailleurs les autorités judiciaires congolaises à la réparation d’énormes préjudices subis par les victimes et/ou leurs familles.

Par GKM

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