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Province de Mai-Ndombe : Le terrorisme urbain se porte bien à Oshwe

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Province de Mai-Ndombe : Le terrorisme urbain se porte bien à Oshwe

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Une forme de terrorisme sévit ces derniers temps dans le territoire d’Oshwe, province de Maï-Ndombe, en République démocratique du Congo, qui se traduit par la destruction des tombes, le pillage des bêtes domestiques et des menaces de mort à l’endroit de paisibles citoyens de ce coin du pays à vocation agricole où l’hospitalité légendaire africaine excelle.

L’opération de destruction des tombes a été introduite dans le territoire d’Oshwe à partir de la ville de Lokolama en 1999 par un certain Tsekefula, un jeune « mystique » de la tribu Ekonda du territoire de Kiri, province de Maï-Ndombe. Il est accusé d’avoir emporté un nombre important de sépultures, par exemple le corps de Papa Yaangala du village Impata, sous-groupement d’Esomo, groupement de Bolendo.

L’opération de déterrement des morts a eu des répercussions graves dans la ville d’Oshwe au mois de juin 2017. Et cela aurait bénéficié de la complicité de quelques ONGs (WWF, CADEM…). Selon certaines sources, lors de leur bref séjour dans la commune rurale d’Oshwe, ces expatriés auraient même fait impliquer dans cette opération des autorités administratives et policières, des commerçants ambulants et les Batwaa du quartier Lokala.

C’est ainsi qu’après leur retour à Kinshasa, un couvre-feu de la Police Nationale Congolais et le vol des dépouilles mortelles ont été faits à Oshwe chaque nuit pendant une semaine. C’est ce qu’expliquerait la disparition de plusieurs corps enterrés dans les cimetières du village Iyembe, du centre-ville et de Nkongolo.

Signalons que c’est à cette occasion que le corps de maman Nonfo, la défunte mère de M. Simon Isako, a été déterré et volé. Pour dénoncer cet acte barbare, le secrétaire territorial a dû porter plainte contre inconnu. Mais, jusqu’à maintenant, aucune enquête n’a été menée par les services compétents afin de déterminer les responsabilités.

Par ailleurs, dans le secteur de Lokolama, trois hommes en uniforme, porteurs d’une identité militaire floue, ont pillé des biens de la population de Bolendo et Bolongo au mois d’aout de l’année en cours. L’opération a connu un débordement jusqu’au secteur voisin d’Iyadjima, territoire de Dekese, province du Kasaï. Des habitants pointent du doigt un major et un sergent-major  qui prétendent œuvrer à l’Auditorat militaire de l’EMG/FARDC à Kinshasa.

Opérant dans le secteur de Lokolama, ces hommes en uniforme sont accusés d’avoir emporté 3 chèvres à Ilongo, 4 poules à Bombole II, 3 canards à Bolongonkele, 100 000 FC à Mimia, 3 chèvres à Impata, 4 poules à Iyoko, 3 poules à Ipoka-a-Nyaassa, 3 chèvres à Ipope, 4 poules à Mbongo, 150 000 FC à Ipoka-a-Mbole, 4 poules à Nkassaa, 3 chèvres à Bayaya, 4 poules à Luula et 5 poules à Ekombe.

Dans le secteur d’Iyadjima, ils ont emporté 15 chèvres et 90 dents des léopards à Boseki, 15 chèvres et 35 antilopes fumées à Isambo, 20 chèvres et 25 antilopes fumées à Bosandja, 25 chèvres et 20 antilopes fumées à Edjiki…
Pour transporter ces butins d’un village à l’autre, ces malfrats ont mobilisé des jeunes, hommes et femmes. En cas de résistance, l’auteur était tabassé, ligoté et jeté au cachot.

Lorsque l’escorte est arrivée à Mundja, chef-lieu du groupement de Bolongo, en route pour Kinshasa, les trois « kuluna » ont été interceptés par des éléments de parc Salonga-sud, pour infraction de braconnage illustré par la détention de 80 antilopes fumés.

Mais, ils ont réussi à s’évader du cachot de l’ICCN, leur audience publique ayant beaucoup trainé étant donné que le Conservateur était en mission à Monkoto-ville. L’évasion a eu lieu la nuit sous une pluie torrentielle. Le lendemain matin, il a été constaté un grand trou dans un mur du cachot qui a permis aux trois détenus de s’enfuir alors qu’il pleuvait.

Tous ces actes de violence et de vandalisme sont posés à Oshwe parce que ce territoire rural est mal géré administrativement, politiquement et militairement.

Lapro Boeembe Boyolo/CP

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