Crise en RDC: vers une médiation de P. Kagame
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L’importante réunion qui s’ouvre ce vendredi à Kigali, à l’initiative des Nations-Unies, et à laquelle Joseph Kabila est représenté par le vice-premier ministre Ramazani Shadary, viserait à baliser la voie aux bons offices du président rwandais, en vue d’une solution à la crise politique congolaise
Kigali, la capitale du Rwanda, abrite dès vendredi 8 décembre une importante réunion axée sur la sécurité en Afrique Centrale. Assises qui se tiennent sous l’égide des Nations Unies et auxquelles la RDC est représentée par le Vice-Premier ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, M. Emmanuel Ramazani Shadary, qui est arrivé hier jeudi 7 décembre à Kigali après avoir transité par la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, province qui partage une longue frontière terrestre avec le Rwanda.
Après avoir parcouru près de trois heures de route, le Vice-Premier ministre Emmanuel Ramazani Shadary a été accueilli à l’entrée de la capitale rwandaise par Mme Alice Kipembe, chargée d’affaires a.i de l’Ambassade de la RDC au Rwanda, et par le personnel diplomatique congolais, avant de poser ses valises à l’hôtel Serena. Tout porte à croire que le Vice-Premier ministre Shadary représente le Chef de l’Etat congolais Joseph Kabila à la réunion qui s’ouvre aujourd’hui à Kigali.
Si tel est le cas, il va sans dire qu’il réservera au Chef de l’Etat la primeur des conclusions de cette importante réunion dont les discussions seront sans doute consacrées en grande partie à la crise politique que traverse la République Démocratique du Congo et qui préoccupe non seulement le Conseil de Sécurité des Nations Unies, mais aussi l’Union Africaine (UA). Des observateurs avertis pensent que ce n’est pas par simple hasard que les Nations Unies ont préféré organiser cette réunion en terre rwandaise.
D’aucuns y voient une démarche visant à baliser la voie à une médiation que la communauté internationale souhaite voir jouer le président rwandais, Paul Kagame, dans la résolution de la crise qui secoue la RDC. Surtout quand on sait que l’actuel homme fort du Rwanda prendra, en janvier prochain, la présidence de l’Union Africaine (UA), pour un mandat d’une année, en remplacement du Guinéen Alpha Condé.
Les Nations-Unies qui sont sans ignorer les bons rapports existant actuellement entre le Rwanda et la RDC, voudraient sans doute mettre à profit la présidence de Paul Kagame à la tête de l’UA, pour impliquer ce dernier dans la recherche d’une solution durable dans la crise politique du Congo voisin, afin de permettre à ce vaste pays d’organiser des élections crédibles et apaisées.
La réunion de Kigali s’ouvre alors qu’une frange de l’Opposition congolaise regroupée au sein du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement continue à réclamer le départ du Président Joseph Kabila dont le second et dernier mandat constitutionnel a expiré depuis le 19 décembre 2016. Ces opposants contestent aussi le calendrier électoral publié par la CENI et qui prévoit l’organisation de l’élection présidentielle le 23 décembre 2018.
Des discordances sont également enregistrées autour du projet de loi électoral que l’Assemblée Nationale et qui vient d’être envoyé au Sénat pour une seconde lecture, sans que les députés de l’Opposition aient participé au vote et à l’adoption dudit document au niveau de la Chambre basse.
Par DMK