Pour plusieurs acteurs politiques de l’Opposition : Bruno Tshibala pris en otage par la MP
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Selon des sources, la dernière interpellation du Premier ministre à l’Assemblée nationale était une façon pour la majorité au pouvoir de démontrer à cet ancien porte-parole du Rassop qu’il peut être démis de ses fonctions à tout moment et doit, à tout prix, faire la volonté de cette famille politique au pouvoir!
Interpellé dernièrement à l’Assemblée nationale et copieusement sermonné à cette occasion par les députés nationaux, plus particulièrement par ceux de la majorité au pouvoir dont il critiquait hier la façon de gérer le pays, le Premier ministre, Bruno Tshibala, était à son tout critiqué.
A la fin de compte, il s’est senti, une fois de plus, diminué. Lui dont on sait comment il a été nommé à la tête de l’Exécutif national, après un débauchage, ont toujours soutenu de nombreux observateurs avertis de la politique congolaise. Il est conscient de sa position de fragilité, sachant bien qu’il peut, à tout moment, être évincé de son poste du chef du gouvernement.
Car, il suffit qu’une motion soit initiée à l’Assemblée nationale par la mouvance présidentielle pour le voir hors de la Primature, avec toutes les conséquences de voir toute une carrière politique s’arrêter. Ainsi, cet ancien proche collaborateur du feu Sphinx de Limete n’a plus de choix que de faire le jeu de la MP (Majorité présidentielle) qui l’a pris en otage, selon des sources proches de la famille politique de ce Premier ministre.
Pour preuve, la réunion tenue dernièrement par le Rassop aile-Kasavubu et certains ministres du gouvernement issus de l’Opposition aurait pour objet de reprocher à Brutshi de jouer le jeu pour son propre compte. Il se serait même permis de présenter à l’Assemblée nationale le projet de loi électorale qui n’a pas été débattu au cours du Conseil des ministres.
Un projet de loi déjà voté au niveau de cette chambre basse. En attendant sa deuxième lecture au Sénat, de nombreux ministres issus de l’Opposition ainsi que plusieurs autres opérateurs politiques, même de la majorité au pouvoir, qui sont chefs des formations politiques qualifiées de « petits partis politiques », sont dans une position difficile. Le seuil de 1% retenu dans la loi électorale modifiée, encore sous examen au niveau de la chambre haute, ne saura être atteint par beaucoup de ces partis politiques appelés tout simplement à disparaître.
Ainsi, tant que Bruno Tshibala demeurera à son poste de Premier ministre, il se verra dans l’obligation de faire le jeu de la majorité qui tient à se servir de lui pour arriver à sa fin politique, celle de rafler de nouveau la majorité parlementaire lors de prochaines élections; la présidentielle, les législatives nationales et provinciales fixées au 23 décembre 2018.
Une autre mission que la majorité au pouvoir aurait confiée à ce dissident de l’UDPS, à en croire des observateurs avertis, est celle de stabiliser son ancien parti politique légué par le regretté Etienne Tshisekedi, en organisant un congrès parallèle alors qu’il n’a ni qualité ni mandat.
La voix de la sagesse pour Bruno Tshibala serait mieux de créer son propre parti politique comme l’avait fait son prédécesseur à la Primature, Samy Badibanga, lui aussi ancien membre de la formation politique du «Père de la démocratie congolaise». Affaire donc à suivre!
Par El-kas