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Selon une étude menée par FAO : 7,7 millions de Congolais souffrent d’une crise alimentaire aiguë

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Selon une étude menée par FAO : 7,7 millions de Congolais souffrent d’une crise alimentaire aiguë

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Les provinces du Kasaï, Katanga et Ituri concernées

Selon une analyse de spécialistes de l’ONU, quelque 7,7 millions de Congolais sont en situation de crise alimentaire aiguë. Une augmentation de 30% par rapport à 2016, alertent-ils, due essentiellement aux conflits armés et aggravée par l’instabilité politique et la chute du franc congolais.

Depuis 2007, l’insécurité alimentaire est analysée en République démocratique du Congo par des agences de l’Onu, notamment la FAO (Organisations pour l’alimentation et l’agriculture) et le PAM (Programme alimentaire mondial). L’analyse pour 2017 – effectuée dans 138 des 145 territoires du pays – montre que 11% de la population rurale congolaise se trouve  en situation de crise alimentaire aiguë, soit une hausse de 30% par rapport à 2016.

Situation d’urgence au Kasaï, Katanga et Ituri

Les analystes divisent ces 7,7 millions de personnes en deux catégories: celles en phase d’urgence et celles en phase de crise. Les premières, les plus mal loties, se trouvent  principalement dans le Lomami (ex-Katanga, au sud-est), le Kasaï oriental, le Kasaï-central, le Kasaï, le Sankuru (quatre nouvelles provinces appartenant au Grand Kasaï, au sud du Congo), le Tanganyika (issue du démembrement de l’ex-Katanga), l’Ituri (ex-Province orientale, au nord-est) et le Maniema (centre-est du pays).

C’est le Kasaï Central qui connaît la pire situation, avec 34% de sa population en situation d’urgence, et le Tanganyika (33%). La première de ces provinces paie les conséquences du soulèvement contre les autorités déclenché par le chef Kamuina Nsapu en 2016; la seconde, le conflit entre Pygmées et Bantous, note cette étude. Les provinces en phase d’urgence ont été frappées par des pillages de récoltes, incendies de village, déplacements de population qui les empêchent de récolter.

S’y ajoutent les attaques de chenilles légionnaires qui ont décimé d’importantes superficies de culture de maïs dans 50 des 145 territoires de la RDC – et le maïs est l’aliment de base de nombreuses régions -; les épidémies (choléra, rougeole, paludisme aigu, anémie, diarrhée); la raréfaction des marchés où vendre et acheter et la chute du franc congolais, qui, ensemble, ont fait perdre aux populations 30 à 50% de leur pouvoir d’achat. Au total, 1,5 million de Congolais y sont en situation d’urgence, précise cette étude.

Conséquence de mouvement de la population

Quelque 6,2 millions d’autres Congolais est en situation de crise. Ils vivent dans des régions qui subissent les effets collatéraux des conflits armés, soulignent les analystes des Nations Unies, en accueillant des déplacés  qui ont souvent fui sans rien emporter et en subissant eux-mêmes des difficultés d’accéder à leurs champs ou aux marchés en raison de la présence de groupes armés. Ceux-là connaissent un taux de malnutrition globale aiguë de plus de 10% et consomment bien moins que les 1800 kcal/personne/jour nécessaires à un adulte, indique cette analyse.

Par GKM

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