Victimes des violences en RDC : 3.300 Congolais refugiés en Zambie, selon le HCR
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L’agence onusienne craint que l’insécurité grandissante qui s’observe au pays n’engendre de nouveaux déplacements des populations
Plus de 3.360 réfugiés congolais ont été contraints de fuir la République démocratique du Congo vers le nord de la Zambie depuis le 30 août, a annoncé mardi le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR). » Il s’agit du plus important afflux de réfugiés congolais en Zambie depuis cinq ans « , a déclaré le porte-parole de l’agence onusienne, Andrej Mahecic, lors d’un point de presse à Genève en Suisse. Préoccupé par les violences croissantes dans certaines parties du sud-est de la RDC, le HCR craint que l’insécurité qui y règne n’engendre de nouveaux déplacements des populations civiles.
Principalement originaires des provinces du Haut-Katanga et du Tanganyika en RD Congo, les réfugiés et les demandeurs d’asile fuient les affrontements interethniques, ainsi que les combats entre les forces de sécurité congolaises et les milices. » En Zambie, les nouveaux arrivants font état d’une extrême brutalité : des civils sont tués, des femmes violées, des biens pillés et des maisons incendiées « , a déploré Mahecic. » Beaucoup d’entre eux étaient déjà déplacés à l’intérieur (de la RDC) avant de franchir la frontière « .
Victimes de maladies infectieuses
L’absence de routes et les longues distances parcourues par les Congolais dans leurs régions d’origine rendent difficile le suivi de la situation et l’acheminement de l’aide humanitaire. » A l’approche de la saison des pluies, le HCR prévient que les besoins humanitaires des personnes déplacées pourraient s’intensifier des deux côtés de la frontière « , a alerté Andrej Mahecic.
Les réfugiés arrivant en Zambie présentent des signes importants de vulnérabilité. 60% parmi eux sont des enfants. Beaucoup montrent des signes de malnutrition. » Le paludisme, les problèmes respiratoires, la dysenterie et les infections cutanées sont fréquents parmi les réfugiés « , a dit le porte-parole du HCR, soulignant que ces derniers ont un besoin urgent de protection et de soutien vital.
Le HCR et ses partenaires mobilisés
Une fois arrivés en Zambie, les réfugiés congolais sont enregistrés par les autorités zambiennes. La plupart d’entre eux sont ensuite transférés vers le centre de transit de Kenani, dans le district de Nchelenge, situé à environ 90 kilomètres de la frontière. Certains nouveaux arrivants restent près de la frontière, en attendant l’arrivée de leurs familles en provenance de la RDC. » Le gouvernement zambien, le HCR et la Croix-Rouge zambienne distribuent des repas chauds, identifient les personnes ayant des besoins spécifiques et fournissent un soutien psychosocial aux survivants de la violence sexuelle et sexiste « , a précisé Mahecic.
Sur place, l’équipe d’urgence en charge de l’aide humanitaire livre des articles de première nécessitée, notamment des tentes, des bâches en plastique, des moustiquaires, des couvertures, des seaux, des trousses d’hygiène et du savon. » Des abris temporaires sont érigés, des forages sont en cours pour l’eau potable et des latrines temporaires sont construites « , a indiqué le porte-parole de l’agence onusienne.
En raison du surpeuplement de réfugiés, le HCR a commencé à construire un deuxième centre de transit pour accueillir de nouveaux arrivants. » Un site permanent sera également mis en place, avec une infrastructure sociale où les nouveaux arrivants pourront rester plus longtemps et développer une certaine autosuffisance « , a dit Andrej Mahecic.
Depuis le début de l’année, 5.761 Congolais ont traversé la frontière pour entrer en Zambie. Au total, le pays compte 27.338 réfugiés et demandeurs d’asile congolais, sur une population de 60.606 réfugiés et demandeurs d’asile.
Par GKM