Propagation du choléra en RDC : La réaction du gouvernement jugée trop timorée
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Outre l’intervention de la communauté internationale, le gouvernement Tshibala doit mobiliser les moyens financiers et de prévention pour barrer la router à cette épidémie, qui une fois dans la capitale, l’une des villes les plus sales du monde, peut faire énormément des dégâts comme d’autres provinces!
La Tempête des Tropiques a publié hier lundi 11 septembre en sa manchette un article sur l’alerte qui vient d’être donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) concernant le choléra qui se propage à une vitesse vertigineuse à travers la République démocratique du Congo. En effet, limitée au début à seulement quelques contrées isolées du pays, la maladie est vite devenu un véritable problème de santé publique qui expose des millions de Congolais établis dans 20 provinces sur les 26 qui constituent le pays pour 1500 cas suspects par semaine depuis le mois de juillet dernier.
Les inquiétudes des Kinois
Une propagation du choléra en RD Congo qui inquiète. Cette épidémie peut à tout moment atteindre Kinshasa, qui selon des experts, est déjà sous la menace de cette » maladies des mains sales « . Les populations habitant le long du fleuve Congo; les communes de Maluku, N’sele, Masina et Kingabwa sont les plus exposées, martèlent ces experts.
Outre l’intervention de la communauté internationale, le gouvernement Tshibala doit mobiliser les efforts sur le plan des finances et de la prévention pour barrer la router à cette épidémie, qui une fois à Kinshasa, l’une des villes les plus sale du monde, peut faire de gros dégâts, comme c’est déjà le cas à l’intérieur du pays, où plusieurs provinces sont secouées et on dénombre de nombreuses morts. Il est cependant curieux de constater que devant la gravité de la situation qui prévaut présentement au pays, la voix des étrangers se fait plus entendre à travers des déclarations. Même si ces déclarations demeurent sporadiques dans la presse.
En passant en revue les littératures étalées par les officiels congolais sur le choléra, on constate que c’est d’une façon très timorée que ces derniers en parlent. Mais pourquoi le gouvernement Tshibala, en sa qualité de principal gestionnaire des Affaires publiques au quotidien du pays, évite de parler ouvertement de « vaccination » dans ses discours?
La réponse à la question ainsi posée est bien simple: la vaccination a un coût. Or, pour le cas présent de la RD Congo, il faut organiser une véritable campagne de vaccination de masses intégrant l’ensemble de la population du pays sans exclusive, parce que l’épidémie ne fait pas de distinction entre les victimes potentielle mais sachant que les caisses de l’Etat sont vides. Selon les explications des experts du côté de l’exécutif national, « le gouvernement Tshibala est averti d’être très regardant sur des dépenses susceptibles de lui ouvrir grandement la porte de sortie »
Etat souverain et indépendant
A ce qu’il semblerait, la communauté internationale veut faire payer maintenant à ce gouvernement ses prétentions d’être à la tête d’un Etat souverain et indépendant nanti « des moyens de sa politique » en lui demandant notamment d’agir vite dans le sens de vacciner les quelques 70 millions de Congolais, sous peine d’être condamné pour « non assistance à personne en danger. »
En plus de la vaccination de masses, le gouvernement Tshibala se doit d’organiser une vaste campagne nationale d’assainissement de l’environnement, impliquant le traitement des déchets ménagers dans les agglomérations urbaines (particulièrement dans la capitale du pays) ainsi que de l’eau à boire, à l’origine de beaucoup de maladies en RD Congo et singulièrement dans les campagnes, où les conditions d’hygiènes demeurent très précaires. L’OMS semble avoir annoncé la mise en route d’un plan d’urgence pour arrêter la propagation du choléra en RDC.
Mais la mise qui s’élève à hauteur de 400.000 dollars américains seulement pourrait attendre très longtemps la contribution du gouvernement Tshibala pour que le travail sur le terrain commence avant qu’il soit trop tard. Peut-on s’attendre cette fois-ci à une exception de sa part qui viendrait confirmer la règle?
Par Bamporiki Chamira et LKT