Alors que la parité lui concède de jouer aussi un rôle dans ce domaine vital : La femme congolaise absente sur le terrain à la veille des élections
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Depuis l’annonce de la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila à la tête du pays, les médias du pays ne cessent de parler des formations et plates-formes politiques créées ou animées par des femmes en République démocratique du Congo ! A en croire les statistiques disponibles à ce jour, il y aurait en RDC dix partis politiques créés par des femmes et dont l’existence légale est certifiée par les ministères des Affaires intérieures et celui de la justice !
Mais selon les nombreux témoignages portés par des femmes consultées à ce sujet dans plusieurs localités du pays et plus particulièrement dans la ville de Kinshasa, ces partis politiques sont quasi invisibles sur le terrain. Non seulement ils n’ont pas de siège où des adhérents potentiels peuvent entrer en contact avec leurs dirigeants, mais aussi ne tiennent-ils pas de réunions publiques, au cours desquelles les masses populaires peuvent être informées de leurs projets de société ou de leurs programmes d’actions immédiates.
Troublante question d’actualité !
Aussi curieux que cela puisse paraitre, les rares partis politiques créés par des femmes font de leurs manifestations en public le cadet de leurs soucis, au moment précis de l’inscription des habitants sur les listes des électeurs valables aux élections déjà en préparation par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et prévues avant le 31 décembre de l’année en cours !
Or, d’après de chaudes revendications portées par les femmes de la RDC à plusieurs tribunes organisées à l’intérieur comme à l’extérieur de ce pays, les femmes sont sous-représentées dans toutes les institutions politiques, alors que leur poids démographique est nettement supérieur à celui des hommes.
Soucieuses d’établir un équilibre partout où cela serait possible en appliquant le principe de parité homme-femme, telle qu’elle a été consacrée par la Constitution, la femme congolaise devrait montrer à la face du monde qu’elle travaille réellement à l’établissement de cet équilibre stable, à travers l’organisation des partis politiques et la mobilisation des masses populaires féminines du pays pour l’élection massive de femmes aux prochains scrutins annoncés !
Comme on le voit à partir du vécu politique quotidien en RDC, les partis politiques fondés par des femmes dans ce pays sont scandaleusement invisibles sur le terrain à la veille des élections. Peut-on connaitre les autres objectifs qu’ils poursuivent s’ils n’œuvrent pas pour le triomphe de la parité homme-femme à l’issue des prochains scrutins ? Une troublante question d’actualité qui reste sans réponse.
Par Bamporiki Chamira