La présence d’un millier d’hommes armés non identifiés à cette frontière suscite des inquiétudes parmi les habitants des villages Ogoroba, Olendere, et Bula ; tandis que  les FARDC de ce secteur opérationnel sont déjà en état d’alerle

La coordination de la société civile du territoire d’Aru (Ituri) vient de signaler la présence de quelques  mille hommes armés  « non identifiés » aux frontières entre la chefferie de Kakwa en RD Congo et la localité de Morobu, au Soudan du Sud. La société civile de cette partie de la RDC qui ne cache pas ses inquiétudes sur cette situation a lancé l’alerte le mardi 25 juillet dernier, lors au cours d’une rencontre avec une délégation de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), qui s’est déplacée dans cette entité territoriale.

 Selon cette structure citoyenne, ces hommes en armes  sont visibles aux frontières du Soudan du Sud avec la chefferie de Kakwa en RDC depuis un mois. La même source affirme que ces hommes armés portent des tenues militaires particulières qui ne ressemblent ni à la tenue de FARDC, ni à celle de l’armée ougandaise ou encore du Soudan du sud.

Hommes en armes faisant leurs courses en RDC

Ces hommes armés traversent souvent la frontière congolaise pour s’approvisionner en nourritures dans plusieurs villages congolais, notamment à Agoroba, Olendere et Bula. Ce qui crée une psychose au sein de la population locale « qui redoute une éventuelle attaque de leurs villages par ces hommes armés », rapporte la société civile d’Aru.

L’administrateur intérimaire du territoire d’Aru ainsi que le commandant adjoint du secteur opérationnel des FARDC confirment la présence de ces gens « au-delà des frontières congolaise ». Selon les deux autorités, tous les services de sécurité du territoire sont en alertes pour prévenir tout incident.

Des échos aussi alarmants au Bas-Uele

Pendant ce temps, les habitants du Bas-Uele, province voisine au Nord-Kivu et proche de celle l’Ituri, sont aussi préoccupés par ces questions sécuritaires. Une délégation d’élus de cette partie du pays est même venue rencontrer à ce sujet le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la sécurité, M. Emmanuel Ramazani Shadary, le samedi 22 juillet à Kinshasa.

Conduite par le député national et ancien ministre Nemoyato Bagebola, cette délégation a fait part des  inquiétudes de la population de cette province  suite aux incursions répétées des rebelles ougandais de la Lord Resistance Army (LRA). Ils ont également évoqué l’afflux dans le Bas-Uele  des réfugiés centrafricains, estimés à plus de 37.000 personnes, sans que ces derniers soient regroupés ni assistés par le Haut Commissariat pour les  Réfugiés (HCR).

Les élus du Bas-Uele  ont été également soumis au VMP Shadary les inquiétudes de la population locale face à la présence massive d’éleveurs Mbororo, qui occupent avec leurs bétails des terres appartenant aux autochtones. Comme on le voit, la RDC dont la population attend d’aller cette année aux urnes pour renouveler les deux chambres du parlement et élire le nouveau Chef d’Etat devant succéder à Joseph Kabila (qui est fin mandat depuis le 19 décembre 2016) fait actuellement face à plusieurs défis à relever sur le plan sécuritaire.

Par YHR