En prévision d’un Sommet de chefs d’Etats prévu en août prochain à Pretoria,  cette organisation régionale juge « irréaliste » la tenue d’élections prévues cette année en RDC et  appelle au report desdits scrutins tout en invitant la CENI à publier un calendrier « réaliste » après modification de la loi électorale.

Pendant que  l’Opposition congolaise tenait son conclave le week-end dernier à Kinshasa  et  appelé au départ de l’actuel de chef de l’Etat le 31 décembre 2017, si les élections présidentielle, législatives et provinciales ne sont pas organisées cette année conformément à l’Accord politique obtenu sous la médiation des évêques catholiques, les  ministres de la SADC  (Communauté de Développement d’Afrique Australe ) se réunissaient au même moment en Tanzanie, précisément à Dar-es-Salaam,  pour examiner la situation politique et sécuritaire explosive que traverse la République Démocratique du Congo.

Cette réunion extraordinaire tenue du 21 au 22 juillet 2017 par les ministres de la SADC à Dar-es-Salaam et à laquelle le Vice-premier ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a pris une position catégoriquement opposée au départ de Joseph Kabila.

Ces assises ont qualifié d’ « irréaliste » la tenue d’élections en RDC en décembre 2017 et recommandé aux institutions habilitées, notamment la  Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le CNSA « à envisager un report  de ces scrutins moyennant information et sensibilisation du peuple congolais ».

A l’issue de ces assises, les ministres de la SADC ont promis de soumettre cette recommandation au Sommet de Chefs d’Etat de la région prévu à Pretoria  au mois d’août prochain, tout en  exhortant  la CENI à publier « un calendrier réaliste après modification de la loi électorale et concertation entre le gouvernement et le CNSA ». Ils se sont aussi engagés  de nommer prochainement un envoyé spécial de la SADC en RDC !

C’est ce qui ressort  de ce que les sources officielles de cette organisation régionale a présenté  comme la 19ème réunion du Conseil extraordinaire des ministres de la SADC en charge des matières politiques, défense et sécurité  de la Communauté développement de l’Afrique Australe .

A l’issue desdits travaux, l’organisation régionale a même décidé d’envoyer prochainement à Kinshasa son  comité technique et consultatif, pour évaluer les besoins techniques et électoraux de la CENI, afin d’apporter à celle-ci son assistance le cas échéant ».

L’avenir de la MONUSCO évoqué

Les assises de Dar-es-Salaam ont aussi donné l’occasion aux ministres de la SADC de parler de l’avenir de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO). A ce sujet, la SADC a proposé le « renforcement opérationnel de la brigade d’intervention de la MONUSCO qui est  en fait la standby force SADC, avec des troupes de Tanzanie, de l’Afrique du Sud, et du Malawi, en y incluant des unités formées dans les opérations spéciales face à la guerre asymétrique que mènent des groupes armés à l’Est de la RDC ».

Toutes ces décisions, les ministres de la SADC les ont prises sur base d’un rapport présenté par une troïka politique conduite en mars dernier à Kinshasa par le ministre tanzanien Augustine Maigabu et ses collègues angolais et mozambicain qui avaient eu à rencontrer différentes parties prenantes.

Le rapporteur de la CENI, Jean-Pierre Kalamba , présent aux travaux tenus la semaine dernière à Dar-es-Salaam , a eu à présenter aux ministres de la SADC un exposé situationnel sur les difficultés sécuritaires rencontrées par la CENI en matière d’enrôlement.

Il  reste à savoir si les recommandations de la SADC suffiront pour faire baisser la tension politique en RDC. Surtout quand on sait qu’une majeure partie de la population congolaise aujourd’hui clochardisée ainsi que la vraie Opposition regroupée au sein du Rassemblement/Limete considèrent la SADC comme un syndicat de dictateurs de la région.

Par DMK