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Foi de la VSV, Dépréciation du franc congolais : une poudrière sociale !

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Foi de la VSV, Dépréciation du franc congolais : une poudrière sociale !

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L’association demande au gouvernement  de la RDC de mettre en application la politique de répartition équitable du revenu national et la réduction du train de vie des animateurs des institutions

Rostin Manketa, Directeur exécutif de la Voix des Sans Voix  pour les Droits de l’Homme(VSV)  a tenu un point de presse le lundi 24 juillet 2017 au siège de son organisation, dans la commune de Kasa-Vubu, pour dénoncer  les violations des droits socio-économiques en RDC.

  Il a par la même occasion invité les autorités congolaises à prévenir l’explosion de la poudrière sociale  à travers une politique de répartition équitable du revenu national et la réduction du train de vie des animateurs des institutions surtout le Président de la Républiques et le chef du gouvernement.

En effet, l’organisation laissée par Floribert Chebeya suit avec une attention soutenue l’évolution de la situation sociale et économique de la population congolaise aggravée par l’effritement au jour le jour du pouvoir d’achat, suite entre autres, à la dépréciation de la monnaie nationale « le Franc congolais  » face au Dollar américain.

Sur le marché à Kinshasa, il faut actuellement débourser  mille six cent quatre vingt Francs congolais (1680 FC) voir mille sept cent francs (1700 FC) pour un Dollar américain alors qu’il y a quelques mois, la parité entre la monnaie nationale et le dollars américain était de neuf  cent vingt  francs pour un dollar. Pour le Directeur exécutif de la VSV, la perte de valeur du franc congolais a entrainée  l’augmentation des prix des biens et services sur le marché.

Les agents et fonctionnaires de l’Etat en difficulté

Avec la perte de la valeur du Franc Congolais, les agents et fonctionnaires de l’Etat, les militaires, policiers, agents des services de sécurité, médecins, magistrats, enseignants tous payés  en monnaie locale sont les premiers à payer le prix de la dépréciation de la monnaie nationale.

  En effet, à titre d’exemple, le salaire d’un Attaché de Bureau de deuxième classe (ATB2) au sein de l’Administration publique qui est de septante mille francs congolais (70000 FC) est passé, avec la dépréciation, de 76$ à 42$ rendant ainsi de plus en plus  difficile son vécu quotidien, constate l’ONGDH.

Pour la VSV, la solution pour l’amélioration effective des conditions socioprofessionnelles des agents et fonctionnaires de l’Etat doit impérativement passer par  la mise en place d’une bonne politique de répartition équitable du revenu national  dont le soubassement demeure la réduction effective du train de vie des animateurs des institutions de la République en général  et en particulier les institutions Président de la République et chef du Gouvernement.

Elle invite par conséquent les délégués syndicaux et les autres groupes de pression  à s’investir pour  savoir et rendre public ce que touchent réellement les animateurs des institutions nationales et leurs collaborateurs afin de mieux mener la lutte pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des agents et fonctionnaires de l’Etat. Dans sa plaidoirie, la VSV  milite pour que cessent les violations des droits sociaux et économiques en RDC en octroyant des salaires décents à tous ceux qui travaillent pour l’intérêt supérieur de la nation.

Constat amer

A Kinshasa, dans plusieurs familles, deux à trois enfants se partagent un morceau de pain sec  pour ceux qui ont de la chance. Pire encore, des enfants peuvent attendre parfois jusqu’à des heures indues pour mettre quelque chose sous la dent après le retour des parents qui pour la plupart sortent très tôt pour aller à la recherche d’un bienfaiteur pour les chômeurs ou aller faire la queue devant une banque pour toucher le salaire modique de misère que leur octroie l’Etat congolais pour les agents et fonctionnaires de l’Etat, les militaires, policiers, note VSV.

L’organisation signale  qu’à Kinshasa des familles entières sont humiliées par des propriétaires des maisons dans certains quartiers par manque des moyens financiers pour payer le loyer ainsi que les factures de l’eau et de l’électricité dont la plupart des autorités congolaises, profitant de leurs rangs respectifs ne s’acquittent même pas.

Des appels au grève partout

La VSV soutient le mot d’ordre de grève lancé par les organisations professionnelles pour exiger le paiement d’un salaire décent au regard de l’effritement continu du tissu socio-économique. Dans leur cahier de charges, les syndicalistes revendiquent  les réajustements salariaux auprès de leur employeur, l’Etat congolais.

Ils revendiquent également l’indexation de leurs salaires au taux de change fixé par la loi des finances  ou le budget 2017, soit 1425 francs congolais pour un dollar américain en lieu et place de 920 francs congolais pour un dollar.  La grève des médecins est effective depuis vendredi 21 juillet 2017 et seul un service minimum est assuré dans tous les hôpitaux sur toute l’étendue de la RDC. De leur côté, les professeurs des Universités ont emboité le pas aux médecins.

L’organisation de défense des droits de l’homme signale que d’autres agents et fonctionnaires de l’Etat rassemblés la semaine dernière à la célèbre Place dite Golgotha ont également menacé d’aller en grève pour le même motif tandis que la Confédération du syndicat des infirmiers du Congo a menacé d’aller en grève depuis hier lundi 24 juillet 2017 pour exiger l’indexation de leurs salaires au taux prévu par le Budget 2017.

Etant une organisation de la société civile militant pour la défense des droits humains surtout les droits socio économiques, la VSV dénonce les souffrances indicibles et la misère devenues le lot quotidien de la population congolaise privée de la jouissance effective des droits sociaux et économiques suite à la mauvaise gouvernance et aux injustices criantes pratiquées par les différents gouvernements congolais sous la barbe de l’institution Président de la République ainsi que l’opacité qui entoure la fixation des salaires, émoluments, dotations et autres primes des animateurs des institutions en général et les institutions Président de la République et chef du Gouvernement en particulier.

Tout en soutenant les revendications légitimes des réajustements des salaires, la VSV s’interroge sur l’efficacité des démarches entreprises par les agents et fonctionnaires de l’Etat et les autres corporations socioprofessionnelles dont les revendications ne mettent l’accent que sur l’indexation de leurs salaires au taux  prévu par la loi des finances 2017 au moment où nul ne peut à ce stade prédire jusqu’où ira la dépréciation de la monnaie nationale.

La VSV souhaite voir  un dollar américain équivaloir à trois mille francs congolais (3000FC) ou plus dans les jours à venir.  L’association  demande aux agents et fonctionnaires de l’Etat de tout mettre en œuvre pour se concentrer après les revendications relatives à l’indexation des salaires au taux prévu par la loi des finances 2017 sur des revendications susceptibles d’atténuer  réellement la crise sociale.

Par Godé Kalonji

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