Scandale au Palais du peuple : Olenghankoy au CNSA, la crise s’aggrave
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Kamerhe refuse de s’impliquer dans la catastrophe
Décidément, le pouvoir en place n’entend nullement répondre aux attentes de la population, alors que la situation générale devient de plus en plus grave. Alors que les médecins, professeurs, fonctionnaires de l’Etat… menacent d’aller en grève, les uns dès aujourd’hui lundi 24 juillet, les autres d’ici quelques jours, au moment où le Franc congolais perd sa valeur à une vitesse exponentielle, avec comme conséquence la hausse du prix du carburant à la pompe, du tarif du transport en commun qui risque de tripler, des prix de produits de premières nécessités… voilà que, samedi 22 juillet, au Palais du peuple, Léon Kengo Wa Dondo et Aubin Minaku Ndjalandjoku ont organisé une réunion pour désigner Joseph Olenghankoy Mukundji comme président du Comité national de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre.
Un véritable scandale au Palais du peuple, après celui qui a bombardé Bruno Tshibala Premier ministre, sur base d’un « arrangement particulier » signé entre copains, toujours sous Kengo et Minaku, mandatés par Joseph Kabila. Au lieu de chercher à trouver des solutions susceptibles d’arrêter l’hémorragie, la Majorité présidentielle fonce davantage dans le mur, ignorant complètement le chaos dans lequel elle conduit le pays, avec toutes les conséquences fâcheuses qui peuvent en résulter.
Selon ce deal du Palais du peuple, Vital Kamerhe, président national de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), est désigné par la composante « Opposition signataire » pour occuper le poste du vice-président du Comité national de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre.
De même que Lumanu Bwana Nsefu, pour le compte de la Majorité présidentielle (MP), et un membre qui sera désigné par le Front pour le respect de la Constitution que pilote Eve Bazaïba, secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC).
Kamerhe refuse le cadeau empoisonné
L’UNC dit ne pas se sentir concernée par cette décision de mise en place du Bureau du CNSA intervenue samedi 22 juillet 2017 sous la co-présidence des honorables présidents des deux chambres du Parlement. Ce parti l’a fait savoir dans un communiqué de presse rendu public le même jour et signé par Vital Kamerhe depuis Walungu, dans la province du Sud-Kivu.
« L’UNC et ses membres restent mobilisés afin de faire respecter l’accord de la CENCO, particulièrement la tenue des élections présidentielle, législatives et provinciales avant le 31 décembre 2017, et rappelle que la désignation du Bureau du CNSA doit se faire par consensus entre composantes ayant pris part au dialogue de la CENCO, et non par des délégués des composantes au CNSA », peut-on lire.
D’après le président du Conseil national de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Alain Mbaya Kakasu, « cette désignation ne cadre ni avec l’esprit ni avec la lettre de l’accord du 31 décembre 2016 ». Par ailleurs, l’UNC tient à fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur cette situation qui vient une fois de plus et malheureusement, aggraver la crise politique que traverse la RDC.
Désigné pour faire le suivi du maintien au pouvoir de Kabila
« S’il est désigné à la tête du CNSA, c’est pour faire le suivi du maintien au pouvoir de Kabila et son régime, car le chef de l’Etat est déjà dans la logique de s’opposer à toute procédure qui vise des élections ou une alternance au pouvoir », déclare Carbonne Beni, activiste et membre du mouvement citoyen Filimbi, à l’issue de la désignation d’Olenghankoy à la tête du Comité national de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre.
« Vous vous en souviendrez qu’il n’y a pas longtemps, Mr Olenghankoy a dit clairement qu’il n’y aura pas d’élections cette année », rappelle-t-il. « Allez-y comprendre maintenant le pourquoi de son choix à ce poste. La meilleure question à se poser est celle de savoir, quel suivi de l’accord fera Olenghankoy en tant que président du CNSA ? », s’interroge-t-il.
Selon cet activiste, la seule option valable pour avoir une alternance et des élections crédibles dans ce pays, c’est de se débarrasser de ce régime par le moyen d’une reprise du pouvoir par le peuple qui est souverain primaire. C’est-à-dire, « l’article 64 et valable pour le cas d’espèce », prévient-il.
Et la seconde chose à faire « c’est de se débarrasser des politiciens qui pourrissent cette classe politique et qui mettent à genou notre beau Pays. Nous nous mobilisons un à un et petit à petit et nous libérerons notre pays bientôt », conclut-il.
Par LM