Selon un rapport de Global Witness sur la corruption en RDC : Les administrations fiscales et entreprises minières accusées d’avoir détourné 750 millions USD
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La corruption continue à gangréner l’économie congolaise. Un fléau qui ronge tous les secteurs dans le pays, de telle manière que les efforts désormais déployés par le gouvernement, à travers son ministère de l’Economie nationale, qui d’ailleurs a tenu dernièrement un séminaire sur la fraude, risque ne pas donner les résultats escomptés afin de permettre la relance de la croissance en RD Congo.
Le rapport publié le 21 juillet dernier par l’ONG internationale Global Witness témoigne comment la corruption est enracinée dans le système économique congolais. Le document intitulé: «Distributeur Automatique du Régime» révèle qu’au moins 750 millions de dollars américains de recettes minières de la RD Congo auraient été détournés en l’espace de trois ans -soit de 2013 à 2015- par les administrations fiscales et des entreprises minières publiques.
Un système déjà dénoncé, il y a plus cinq ans, par le professeur Daniel Mukoko Samba, à l’époque Vice-Premier ministre et ministre du Budget, devenu aujourd’hui Directeur général de la SCTP (Société Commerciale des Transports et des Ports), l’ex Onatra, dans un séminaire sur le «Coulage des recettes». Une chose est vraie, ce que ce système de corruption se poursuit.
De telle sorte que les administrations, qui travaillent dans des réseaux maffieux avec les entreprises minières publiques, sont accusées de corruption. Plus de $US 750 millions volatilisés en cette période où l’Etat congolais connaît de sérieuses difficultés financières, provoquant pour l’heure la dépréciation continue de la monnaie nationale le Franc congolais par rapport aux devises étrangères.
30 et 40% des recettes minières perçues par la RDC
750 millions de dollars représenteraient, selon Global Witness, entre 30 et 40% des recettes minières perçues par le pays. Le rapport de l’ONG s’appuie sur les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), une norme internationale destinée à promouvoir la gestion transparente et responsable du pétrole, du gaz et des ressources minières.
Dans le détail, Global Witness estime que les sommes perçues par les administrations fiscales et entreprises minières publiques n’ayant pas été versées au Trésor public représentaient 149 millions de dollars en 2013, 314 millions de dollars en 2014 et 291 millions de dollars en 2015. « L’usage final de cet argent est inconnu » dénonce le document.
«Depuis des années, Global Witness et d’autres acteurs documentent les fuites de recettes du secteur minier congolais vers des sociétés-écrans offshore. Nous constatons désormais que même des recettes versées à des organismes d’État au Congo se volatilisent avant d’atteindre les comptes du Trésor public», explique Pete Jones, responsable de campagne de Global Witness.
Par Lucien Kazadi T.