Vive tension à la Congolaise des Voies Maritimes : Les nouveaux mandataires de la CVM héritent d’un profond malaise social
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La nomination de nouveaux mandataires à la tête de la Congolaise des Voies Maritimes (CVM) au terme d’une série d’Ordonnances signées par le Chef de l’Etat intervient dans un contexte très difficile. Car, avant leur nomination, soit depuis le lundi le lundi 3 juillet 2017, un mouvement de grève s’observait à la Congolaise des Voies Maritimes (CVM). A l’origine : la mise en cause, par les agents et cadres de cette entreprise, de quelques membres tant du Conseil d’administration que de Comité de gestion qui dirigeait alors cette société.
Ces mandataires qui ont fini par être relevés étaient accusés de n’avoir pas honoré leurs engagements vis-à-vis des travailleurs qui accumulent 13 mois d’arriérés de salaires avec toutes les conséquences fâcheuses que cela entraine dans leurs foyers respectifs. Une situation qui mettait le personnel dans l’impossibilité de faire face notamment aux charges familiales, aux frais de scolarité de leurs progénitures, aux frais des loyers…etc.
Devant la précarité de leurs conditions sociales et de travail et l’indifférence criante des autorités de l’entreprise à leurs revendications, les agents et cadres de la CVM qui n’avaient plus d’autres alternatives après avoir épuisé toutes les procédures légales en la matière sans succès avaient alors résolu d’observer un arrêt de travail à durée illimitée afin de faire entendre leurs voix.
Saisi de la situation, le Gouverneur Jacques Mbadu qui ne cesse de prôner la paix sociale dans sa province avait même dépêché au siège de la CVM basé à Boma deux membres de son gouvernement. Il s’agit de Félicien Mbedi ya Kitembedi et de Michaël Lukoki Nsimba respectivement ministre provincial en charge de l’Intérieur et ministre provincial en charge des Transports et voies de communication. Leur mission avait pour objet de s’enquérir sur les tenants et les aboutissants de ce malaise social qui prenait de plus en plus des proportions très inquiétantes en province et, éventuellement, de lui faire le rapport, pour qu’à son tour il rende compte auprès du Chef de l’Etat.
Les négociations engagées par ces deux émissaires du gouvernement provincial avaient permis de mettre autour d’une même table les délégués de l’Employeur et ceux du Syndicat de l’entreprise . Et cela avait débouché sur un accord en terme de mise en place d’un service minimum au Département de pilotage de la CVM, afin d’assurer tant soit peu la continuité ; mais aussi la régularité du trafic maritime interrompu pendant deux semaines.
Cela, en attendant l’obtention des résultats favorables à toutes les revendications qui ont été soumises à l’autorité provinciale par le truchement de ces deux mandataires. C’est grâce à cet accord que les navires qui étaient au mouillage pendant plusieurs jours vers l’embouchure du fleuve Congo à Banana ont pu atteindre sans problème le port de Boma, les uns, et ceux de MGT et de la SCTP à Matadi, les autres.
Cela, à la satisfaction des armateurs et autres opérateurs portuaires qui espéraient voir le gouvernement congolais trouver vite solutions aux revendications des travailleurs de la CVM qui continuent à broyer du noir. Avec la nomination de nouveaux mandataires à la tête cette entreprise par le Chef de l’Etat, les travailleurs espèrent que les nouveaux dirigeants s’emploieront effectivement à soulager tant soit peu leurs souffrances.
Par Dieudonné Muaka Dimbi