Processus électoral en RDC, 2017: la Société civile hausse le ton
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Estimant que « les élections en 2017 sont possibles», CNONGD et les OSC appellent la CENI à publier maintenant le calendrier électoral suivi du fichier électoral dès fin juillet, et demandent au Parlement de voter au mois de septembre la loi sur la répartition des sièges.
Prenant la juste mesure du danger que constituent les dérapages du processus électoral par le fait de sa mauvaise gestion par la Commission électorale nationale indépendante( CENI), les Organisations de la Société Civile( OSC), membres du Consortium d’influence des politiques en RD Congo, réunies le vendredi 14 juillet sur initiative du Conseil national des organisations non gouvernementales de développement du Congo( CNONGD) à Mombele/Limete, ont rendu publique une position commune sur l’actualité nationale du pays.
Pour ces OSC, les contraintes financières et sécuritaires maintes fois évoquées par la CENI ne peuvent en aucun cas servir d’alibi pour la non tenue des élections dans le délai conformément à l’accord de la CENCO.« C’est ici pour nous d’enjoindre à la CENI de faire le rapport des progrès de l’opération d’enrôlement des électeurs et de publier sans délai le calendrier indiquant clairement les dates de toutes les opérations électorales » ont indiqué Gérard Bisambu de l’AETA et ses compagnons.
D’ores et déjà, ils ont pensé mettre à la disposition de la CENI des indicateurs qui devront servir de mesures de suivi évaluation et permettront au consortium de tirer les conséquences qui s’imposent. Pour eux, la CENI devrait présenter, en cette fin du mois de juillet 2017, le fichier électoral ; alors qu’en septembre de cette même année, on pourra voter la loi sur la répartition des sièges par circonscription électorale, convoquer l’électorat et appeler à candidatures.
Faute pour la CENI de s’exécuter conformément aux prescrits de l’Accord de la Saint Sylvestre, le Consortium menace d’exiger la démission pure et simple de cette CENI et va mobiliser l’ensemble de la Société civile et les forces vives à cet effet. « Nous déplorons que l’Organisation internationale de la Francophonie ait servi d’instrument des glissements du processus électoral… » ont fait remarquer les activistes.
Ce Consortium fonde sa position sur les constats d’ordre politique d’abord. Ainsi, il a relevé le non-respect de la mise en œuvre de l’Accord de la Cenco, source de légitimité de toutes les Instutitons actuelles du pays ; l’absence de volonté politique dans le chef des acteurs clés du processus électoral ; la méfiance populaire vis-à-vis de la classe dirigeante ; etc.
Au plan technique, ces membres de la Société civile indiquent que cette CENI ne rassure plus les Congolais par ses positions partiales, partisanes et superflues ; la multiplication des stratagèmes pour retarder les élections d’ici la fin décembre 2017 (lenteur des agents, inféodation du recrutement des agents aux politiques, ruptures récurrentes de la fourniture des intrants dans des centres, faible volonté manifeste de la CENI de publier le calendrier électoral, etc.)
Au plan social, ils dénoncent l’indifférence totale de se pencher sur le social des Congolais ; l’incapacité de l’appareil étatique d’assurer une desserte en services sociaux de base à la population, notamment eau, électricité, environnement sain, etc. ; la dépréciation continue de la monnaie locale ; etc.
Enfin, sur le plan sécuritaire, les activistes relèvent l’incapacité du pouvoir de s’attaquer aux racines des violences et tueries à l’Est/Beni ; l’existence des foyers de tensions dans certaines provinces( Kamwina Nsapu, évasions massives et forcées des détenus) ; la répression et l’interdiction des manifestations publiques pacifiques…
Par LM