Un groupe important de dirigeants congolais civils et militaires reste sous les sanctions décidées par le Parlement européen , en dépit de la désapprobation des chefs d’Etats africains, réunis lors du  XXIXème  sommet de l’Union africaine, tenu début juillet en Ethiopie.

  Ragaillardie par une prise de position claire et sans équivoque condamnant les sanctions prises à l’endroit de quelques personnalités congolaises, la RD Congo a vite fait de dépêcher son ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu,  auprès de l’Union européenne en vue de faire l’annuler ces mesures.
Si l’intéressé a été reçu à la présidence de l’Union européenne, rien n’assure qu’il a eu gain de cause quant il a sollicité l’annulation de ces sanctions.

En fait, les mesures prises sur fond de condamnation d’actes en rapport principalement avec la violation des droits de l’homme, des arrestations suivies de détentions et emprisonnements politiques arbitraires, de détournements des deniers publics, et tant  d’autres actes répréhensibles etc. ne peuvent faire l’objet d’une annulation du jour au lendemain.  Autrement dit, ces sanctions demeurent.

Assistance financière de l’UE

Ceci étant, les avoirs des dignitaires  notoirement connus et sanctionné, en plus de l’interdiction de se rendre et de séjourner dans l’espace Schengen, demeurent d’application.  Pour leur part, les institutions européennes, qui n’ont pas à craindre des représailles africaines, du reste inexistantes, ne sont nullement affectées par la condamnation de l’Union africaine au sujet des sanctions prises contre des dirigeants congolais (réfractaires).

  L’Union européenne reste cependant disposée de venir en aide au peuple congolais en détresse.  C’est le cas de l’aide financière d’une somme de 5 millions d’Euros, débloquée pour le compte de la population du Kasaï,qui vit encore sous le choc des affres des affrontements à l’aide des armes de tout genre.  L’assistance financière va étendre l’action humanitaire de l’UE en faveur de nombreux sinistrés du Kasaï en proie aux conflits internes.

Par ailleurs, le financement européen va répondre aux besoins urgents des personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont la plupart sont des femmes et des enfants.  Il va permettre aussi de renforcer les capacités logistiques des partenaires humanitaires dans un pays pratiquement enclavé de l’intérieur.

Faire peau neuve plutôt que se lamenter

Les reproches faits à la classe politique congolaise au pouvoir sont toujours les mêmes.  Le principal étant la violation des droits de l’homme.  Ce penchant apparemment naturel à verser dans le sadisme au détriment des Congolais a élargi le fossé, non seulement entre les dirigeants politiques et l’UE, mais aussi entre ces mêmes leaders et le peuple congolais.

En clair, si les personnes au pouvoir s’engagent à mettre en œuvre les recommandations des négociations politiques portant décrispation de l’espace politique en procédant à la libération de tous les prisonniers politiques ; S’ils assurent l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’assainissement de la gestion des affaires publiques ; S’ils se décident de défendre l’honneur et la dignité des Congolais, notamment en les mettant à l’abri des attaques surprises nocturnes perpétrées par des groupes armés étrangers ; Si, si et si…

Alors la communauté européenne et le peuple congolais, visiblement  en déphasage avec le pouvoir,  vont assurément revoir la nature des relations qui les lient avec les gens en place et finalement revenir au bon sens.

Par G.O