Résistance pacifique : gare à des actions projetées à long terme !
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Avec le temps, le pouvoir en RDC a fini par dévoiler sa position au sujet des élections. Celles-ci ne pourront pas se tenir à la fin de cette année 2017 tel que recommandé par la classe politique dans un accord signé fin décembre 2017 sous la supervision de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, (CENCO). Elles sont donc reportées sine die, à en croire la décision annoncée par Corneille Nangaa Yobeluo depuis Paris et comme toujours souhaité par le pouvoir.
Cette décision prise de façon unilatérale a certainement provoqué une levée des boucliers principalement au sein de l’opposition. Celle-ci n’a donc pas tardé de réagir. Aussi, a-t-elle annoncé une série d’actions de protestation qui va démarrer à partir du 22 juillet prochain. Ce délai vraisemblablement assez long pourrait, peut on croire, refroidir certaines ardeurs et en fin des comptes faciliter l’échec.
Comme tout le monde le sait, et comme à l’époque du Maréchal Mobutu, on peut tout demander au pouvoir en place sauf précipiter ou même envisager son départ. Un pouvoir qui ne veut pas partir ne peut naturellement pas faciliter l’organisation des élections.
Le temps, c’est aussi le pouvoir
Dès l’annonce de cette troublante nouvelle, frisant la trahison, par Corneille Nangaa, le peuple congolais devrait aussitôt se mettre debout sans laisser pousser l’herbe. On a vu ça il y a peu lorsque l’opposition avait décrété des actions de protestation de grande envergure mais décalées dans le temps lorsque le pouvoir avait tripatouillé les accords de la Saint Sylvestre.
L’annonce de ces actions pour deux semaines plus tard avait permis au pouvoir de se mettre en garde en déployant les forces de l’ordre dans tous les points stratégiques de la capitale. Le mouvement projeté s’était transformé en ville morte à la grande satisfaction du pouvoir qui a parlé de l’échec de l’opération.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le même revirement risque de se reproduire et l’opposition sera une fois de plus au comble du ridicule. Par le temps qui court, le peuple congolais excédé par une inflation à la base d’une crise et d’une misère galopantes, a plutôt besoin des actions concrètes, spontanées, immédiates, pacifiques mais non tirées en longueur.
Le pouvoir en place sait pertinemment bien qu’il doit partir. Toutefois il ne mettra pas le pied à l’étrier comme des enfants de cœur et comme cela se passe dans des pays dits civilisés. Le peuple doit le contraindre de s’en aller. Il en sera de même pour les gouvernements à venir lorsqu’ils auront choisi de confisquer le pouvoir. Ils seront eux aussi obligés de plier bagages. Le peuple congolais ne doit pas se leurrer. En matière politique, pas de cadeau du tout. Seule la lutte libère. Cela est déjà compris sou d’autres cieux.
Il est donc temps pour que l’opposition lève l’option sur le recours aux actions de protestations pacifiques mais pas projetées à long terme au risque de permettre au pouvoir de prendre toutes les dispositions à même de faire capoter le plan par elle envisagé.
Une chose est sure, au 22 juillet, le pouvoir ne va pas baisser les bras et laisser faire l’opposition. Autant il est vrai que la paix se gagne, autant le pouvoir se gagne. Tant mieux si la victoire doit passer par les urnes ou directement par d’autres canaux supervisés par le peuple.
Par G.O