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La colère ne cesse monter au pays contre le président de la CENI

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La colère ne cesse monter au pays contre le président de la CENI

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La LICOPADEL exige à son tour la démission de tous les membres
du bureau de la Centrale électorale

La Ligue Congolaise pour la Paix, les Droits de l’Homme et les Elections (LICOPADEL) a demandé, hier mardi 11 juillet, au président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Corneille Nangaa Yobeluo ainsi qu’aux membres de son bureau de démissionner de leurs postes respectifs au sein de cette institution, s’ils sont incapables d’organiser les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, qu’ils ont pourtant promises au peuple congolais, d’abord en décembre 2016 et, ensuite, en décembre 2017.

La LICOPADEL s’est exprimée dans une déclaration lue devant la presse à son siège sis avec By-Pass, quartier Salongo, commune de Lemba, ville de Kinshasa, par son directeur exécutif, Me Patrick Pindu-di-Lusanga, défenseur international des Groupes Marginalisés, et destinée à dénoncer « la participation de Corneille Nangaa à la violation du droit des Congolais de voter des dirigeants de leur choix au 31 décembre 2017 ».

Pas de rapport d’évaluation ni une étude de terrain publiés

La LICOPADEL a ainsi réagi aux propos de Corneille Nangaa tenus le 7 juillet dernier à Paris et annonçant, pour la énième fois, l’impossibilité d’organiser ces échéances électorales en République Démocratique du Congo. Cette ONG de défense des droits de l’homme a jugé illégal le renvoi sine die de la tenue des élections car, ce renvoi n’est fondé sur aucun rapport d’évaluation ni sur une étude de terrain rendus publics par les responsables de la CENI.

« Cette action constitue une atteinte grave au droit de vote qui est une prérogative fondamentale garantie à tout Congolais par la Constitution en vigueur en RD Congo et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme… En sa qualité de président d’une institution publique d’appui à la démocratie, toute décision de Nangaa de changer la période au cours de laquelle devraient se tenir les élections devrait être écrite, motivée et prise dans le respect des procédures en la matière. Pour ne l’avoir pas fait, Corneille Nangaa engage sa personnalité personnelle », a expliqué la LICOPADEL.

Rééduquer le souverain primaire

Elle a invité toute la société civile, d’une part, à rééduquer le souverain primaire en lui expliquant pourquoi il doit reconquérir son droit de vote violé systématiquement et d’autre part, à attraire le président de la CENI devant les instances judiciaires de la République, pour violation des droits de l’homme, en l’occurrence, le droit du peuple congolais de désigner les représentants de son choix. Sous cet angle, la LICOPADEL a démontré que le respect du droit de vote constitue le gage de la bonne gouvernance politique, économique et social… et que l’abus de ce droit affecte l’exercice et la jouissance de tous les autres droits.

Nier l’indépendance aux Congolais

Dans une autre déclaration lue par son secrétaire exécutif en charge des Droits de l’Homme, Philippe Mangala Songa, la LICOPADEL a indiqué qu’au 30 juin 2017, jour commémorative de l’indépendance, se refuser de rendre compte à son peuple sur des questions relatives à son bien-être, sa survie et sa sécurité, équivaudrait à lui nier cette indépendance qui signifie dignité d’un peuple et renferme l’idée de justice et d’un état de droit au quotidien.

Elle a fustigé les massacres du Kasaï et Beni, le harcèlement judiciaire contre Moïse Katumbi, la détention injustifiée des prisonniers politiques et d’opinion ; la répression policière contre le groupe du Dr Mukwege, du professeur Mbata et de M. Bisambu, opérée le jour dit « sacré de l’immortel serment de liberté légué à la postérité, pour toujours », comme indicateurs confirmant que le pays va très mal.

Faire la différence d’avec le monarque oppresseur

« En somme, quand une voix se lève pour dire le Pays Va Très  Mal, le Président de la République devrait rendre compte à la nation, afin de montrer la différence d’avec Léopold II, le monarque oppresseur », a enchaîné la LICOPADEL, ajoutant que le 57ème anniversaire de l’indépendance du Congo Démocratique était une opportunité pour Joseph Kabila de s’acquitter de son devoir de rendre compte aux Congolais sur les questions relatives à la paix, à la sécurité, à la justice, à l’éducation, au bien-être de la population, y compris la l’organisation des élections.

D’après cette ONG, le communiqué concernant la santé du Chef de l’Etat ne convainc guère « car, le 25 juin, il (Joseph Kabila) a représenté la RDC à la 10ème session ordinaire de la grande commission mixte de Pretoria ; le 26 juin, il a reçu des notables katangais à Lubumbashi, avant de s’envoler pour Kinshasa, le 27 juin », a poursuivi la LICOPADEL, soutenant que l’indisponibilité du Président fait croire que les soucis des dirigeants sont autres que ceux de la population.

Cette seconde déclaration est intitulée « Au 30 Juin, le Président Kabila devrait répondre à la voix qui s’est levée pour dire Le Pays Va Très Mal ». Enfin, Me Pindu-di-Lusanga a présenté le 1er numéro du  bulletin trimestriel de la LICOPADEL. Ce bulletin a pour titre « La Transparence ».

Par Marcel Tshishiku

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