Nord-Kivu : Assassinat de l’activiste Tsongo : des enquêtes sérieuses exigées
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Le Groupe d’Associations pour les droits de l’Homme et la Paix (GADHOP) déplore l’assassinat d’Alex Tsongo Sikuliwako, enquêteur de l’ONG » Action pour la Liberté et le Développement de la Communauté Locale » (ALDECO) le jeudi 6 juillet dernier vers à Kirumba par des bandits munis d’armes à feu. Il exige des enquêtes sérieuses.
La victime a été abattue à quelques mètres de la porte de sa maison, alors qu’elle y retournait après ses activités journalières. Ce défenseur des Droits de l’homme, reconnu pour son activisme dans le milieu, était aussi le président d’une des célèbres équipes de jeunes de Kirumba dénommée » Mirage « .
Dans un communiqué, le GADHOP se dit préoccupé de la multiplicité des assassinats visant les défenseurs des droits humains et d’autres citoyens à Kirumba, ainsi que dans les autres agglomérations des territoires de Beni et Lubero. Le GADHOP rappelle ses récentes alertes sur l’existence probable d’une liste de plus de 53 leaders locaux de la société civile qui seraient directement visés pour être abattus par un gang armé.
Quelques cas inquiétants
Depuis l’assassinat de Michel Kasereka Tengeneza, le 20 décembre 2016 dans le même quartier Kinahwa où a été assassiné Tsongo, aucune action judiciaire d’envergure n’a été diligentée par la justice militaire. A la place, la famille de la victime aurait reçu d’autres menaces dans le sens de la décourager à une action en justice, regrette GADHOP.
Malgré les nombreuses alertes sur les menaces contre les défenseurs des droits humains dans le Sud Lubero, aucune mesure sécuritaire pour protéger ces citoyens n’a été prise par les autorités compétentes en violation de leurs obligations de protéger les personnes et leurs biens.
Les cas de meurtre deviennent monnaie courante à Kirumba. L’association signale le cas de l’assassinat le 2 mai 2017 à Kirumba de Kakule Kavula Kwanza âgé de 65 ans par des hommes en armes, assassinat d’un couple à Mighobwe, bourgade voisine de Kirumba en date du 3 juillet 2017, le meurtre de Mumbere Mahamba âgé de 21 ans abattu dans la nuit du 28 au 29 juin en cité de Kirumba.
Le Groupe d’Association pour les droits de l’Homme et la Paix signale qu’en dehors de la cité de Kirumba, les autres agglomérations de Beni et Lubero connaissent la même série des violences et violations des Droits humains marquées par des assassinats, viols, vols à mains armées, activisme des groupes armés. Le Groupe d’Association pour les droits de l’Homme et la Paix appelle les autorités militaires à diligenter des enquêtes sérieuses afin d’identifier les coupables et les déférer devant la loi.
Il invite la hiérarchie militaire et policière à procéder à l’interpellation des officiers affectés à Kirumba pour défaillance dans la protection des civils et leurs biens. Kinshasa est appelé à prendre de mesures visant à mettre des garanties sérieuses pour la sécurité des défenseurs des droits de l’homme en territoire de Lubero et particulièrement à Kirumba.
Par Godé Kalonji